Publié le: 28 mars 2014

Facture élevée dans les régions

DÉPEUPLEMENT – L’initiative sur les salaires minimums est plus 
que nuisible, surtout pour les régions périphériques et de montagne. 
Si elle était acceptée, la commune de Jaun (Bellegarde), comme bien d’autres, serait menacée d’une extension du chômage, de dépeuplement, voire de la fermeture de son école.

« Dans notre secteur – tourisme et services – payer un salaire de 22 francs de l’heure est inconcevable », avertit Jean-Claude Schuwey, syndic de Bellegarde. Ce village gruyérien d’environ 700 habitants vit du tourisme. ­
« Comme pour d’autres régions périphériques et de montagne, l’initiative n’aura pour nous que des effets 
négatifs. Dans tout le secteur des 
services, nous vivons surtout de l’exploitation saisonnière des remontées mécaniques et du tourisme », déclare le syndic. Au vil­lage, seuls deux collaborateurs disposent d‘un emploi fixe dans les remontées mécaniques . Pour les trente autre personnes, il s‘agit de temps partiels.

Si l’initiative passait, il faudrait supprimer des postes et l’exploitation des installations poserait de grands pro­blèmes. Pour continuer d’assurer la sécurité et la qualité et attirer des touristes, un petit nombre d’employés devraient travailler beaucoup plus. « Pour le moment, je ne vois pas du tout comment notre entreprise pourrait résoudre ce problème », déplore Jean-Claude Schuwey, également président des Jaun-Gastlosen Bergbahnen. « Aujourd’hui déjà, nous devons être très attentifs à chaque franc dépensé », dit-il, visiblement préoccupé. Pour le village, le tourisme est incontournable. « Dans l’hôtellerie et la restauration, c’est grâce à cette demande que nous continuons à créer des emplois extrêmement précieux dans cette région. » Un oui à l’initiative aurait donc un énorme potentiel de 
nuisance pour toute la collectivité.

Et si l'école venait à disparaître ?

Le syndic Schuwey identifie une menace sur l’existence de l’établissement scolaire: « Assez isolés des communes voisines, nous ne sommes reliés avec elles que par des cols. » Il est très compliqué de faire la navette d’ici à un autre village. La perte d’emplois sur place aurait des conséquences directes sur le nombre des habitants de la commune. « Pour l’heure, le chômage à Bellegarde est quasi nul. Mais si l’initiative nous faisait perdre des emplois, les gens chercheraient un travail ailleurs et s’en iraient, ce qui ne serait pas sans conséquence pour l’école.

La plupart des familles sont relativement nombreuses et les enfants vont à l’école dans la commune. Si trois ou quatre familles s’en allaient, cela créerait des problèmes d’enclassement et péjorerait la marche de toute l’école. » Le syndic n’estime pas pour l’heure que l’école devrait fermer ses portes : « Avec 80 élèves, sa fréquentation est suffisante. De ce fait, nous disposons de notre propre cercle scolaire.» Mais si certaines familles s’en allait, ce cercle rétrécirait de plus en plus et il faudrait finalement fusionner avec une autre commune. « Or de nombreuses communes voisines sont francophones, ce qui représenterait pour les enfants et leurs familles (germanophones, ndt) un important bouleversement », conclut le syndic Schuwey.

Montée du chômage 
signifie exode rural:
et spirale négative.

L’équivalent d’un coup de grâce dans les montagnes.

Articles approfondis

Articles approfondis

Articles approfondis

Articles approfondis

Articles approfondis

Articles approfondis

Articles approfondis

Les plus consultés