Publié le: 7 novembre 2014

Forte envie d’apprendre

formation professionnelle – La Base aérienne de Payerne organisait une journée portes ouvertes. Rencontre avec les formateurs et les apprentis polymécaniciens et électroniciens.

Le Centre de formation professionnelle des apprentis polymécaniciens et électroniciens avait organisé une journée portes ouvertes, samedi 1er novembre, à la Base aérienne de Payerne. L’occasion pour les futurs apprentis, les parents et chefs d’entreprises venus en nombre de s’intéresser de plus près à ces métiers. C’est dans un bâtiment situé dans l’enceinte de la Caserne DCA/Stinger que se trouve le centre. «Nous encadrons ici la formation de 16 polymécaniciens et 16 électroniciens», explique Nicolas Vonlanthen, formateur polymécaniciens. Soit 32 garçons et aucune fille dans cette volée, même s’il y en a eu dans le passé.

Comment voit-il ces métiers évoluer? «Les performances dans les machines numériques vont certainement s’accroître de manière fantastique et nous allons aussi utiliser désormais les imprimantes 3D, commente Nicolas Vonlanthen. Ce pas a d’ailleurs déjà été franchi chez les électroniciens. A l’avenir, nous aurons aussi, en raison de notre polyvalence et de notre réactivité, plus de collaborations avec des partenaires externes et des entreprises. Même si, il est vrai, nous n’avons pas pour vocation d’entrer en concurrence avec d’autres entreprises de la région payernoise.»

Intervenir sur des avions et

utiliser l’anglais au travail

Cette polyvalence est un grand plus pour les apprentis de la Base aérienne. «Cela signifie une forte réactivité, la possibilité de travailler sur des pièces à l’unité, détaille Vonlanthen. Durant leur cursus de formation, les apprentis se familiarisent avec les avions, sur lesquels ils effectuent la maintenance, un travail de haute précision aux normes exigentes de l’aéronautique militaire et, au surplus, des jobs dans lequels il faut savoir utiliser l’anglais comme langue de travail. Bref, en quatre ans, nous leur en mettons plein la vue!»

Les apprentis de la base ne s’arrêtent pas en si bon chemin et une partie d’entre eux, un tiers environ, poursuivent avec la maturité professionnelle, puis une école d’ingénieur ou une haute école. La moitié d’entre eux décollent dans ces métiers après l’apprentissage. Le reste opte pour d’autres postes en lien avec la mécanique, les machines, les machines agricoles, parfois l’agriculture.

Des apprentis un peu posés

Quelles sont les compétences exigées pour ces apprentis qui interviennent sur des appareils aussi délicats? «Le plus important, dans ce contexte professionnel, c’est la motivation et l’envie d’apprendre, analyse Nicolas Vonlanthen. Nous nous engageons à transmettre cette passion. Mais aussi des qualités comme la méticulosité, la méthode dans le travail. Ici, un bon apprenti est un peu posé, presque un peu rigide, il n’est pas du genre tête en l’air.»

Et la plus grande difficulté? «Je dirais les compétences en maths orale, en calcul mental. Parfois, nous voyons des jeunes réfléchir de longues secondes pour une simple adition.»

Trouvent-ils dans le bassin régional suffisamment d’apprentis qui satisfont aux critères d’engagement – sachant qu’une sélection est organisée en amont? «Oui, la plupart viennent des villages aux alentours, où les gens ont des valeurs terriennes et une culture de la proximité. Ce qui compte dans ces métiers, ce sont aussi les valeurs d’équipe et l’envie d’aller de l’avant. Or ces jeunes cultivent leur motivation dans des équipes sportives et des activités associatives.» A propos d’incentive et d’esprit d’équipe, que proposent les formateurs? «Nous organisons des sorties, une marche pour apprendre à se connaître, une sortie à ski, une rencontre avec les apprentis de Sion, également.»François Othenin-Girard

polymécanicien

Alexandre Voutaz

Apprenti polymécanicien de 2e année, comment Alexandre Voutaz de Menières voit-il son métier évoluer au cours de la prochaine décennie? «J’entrevois de nombreux changements dans la technologie, une grande simplification dans les programmes de commandes numériques, des pièces plus évoluées, aussi.» De nombreux collègues optent pour l’école d’ingénieurs, Alexandre y songe, lui aussi. Il aime bien l’aviation et cultive en lui cette envie d’aller jusqu’au bout dans la recherche de perfection. Il se voit bien partir aux Etats-Unis ou en Australie, comme un ami à son père qui l’a fait. «Hein Maman, je t’en parle depuis longtemps, de l’Amérique?» Sa mère sourit. «Il aimerait bien continuer dans le domaine de l’aéronautique.»

Ogi

électronicien

Yohann Decorges

Il rêve de Brésil et pas seulement pour y voyager. Yohann Decorges est apprenti électronicien de 2e année. «Dans dix ans, on n’utilisera presque plus le fer à souder et de plus en plus la programmation.» Cela va de plus en vite, d’ailleurs, le rythme d’apprentissage est très exigeant, explique-t-il en montrant ses classeurs. Là, il est en train de programmer une machine à calculer. Presque un jeu d’enfant. La suite? Il songe à une matu professionnelle, puis une haute école. Son rêve? Une trajectoire qui le ramènerait en fin de compte à Payerne. «Cela ferait sens de travailler sur cette base où mon grand-père s’occupait des avions, il y a longtemps, des appareils qui sont maintenant au musée», précise-t-il. Et puis le Brésil, c’est une économie en plein boom et ses compétences seraient certainement valorisées. Pour l’instant, le plus important, c’est de bien réussir ses examens partiels en fin d’année! Ogi

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