Publié le: 3 mai 2019

Fumer, une affaire personnelle

swiss tobacco – L’activité sera rendue aussi difficile que possible par des règlements supplémentaires, comme la nouvelle loi sur les produits du tabac. L’Association suisse du commerce du tabac s’engage en faveur d’un Etat libéral et non paternaliste.

Le paysage du commerce des produits du tabac a considérablement changé ces dernières années. «Avec la nouvelle loi sur les produits du tabac, qui est actuellement soumise pour consultation à la Commission du Conseil des Etats, cette branche est confrontée à une nouvelle étape réglementaire», explique le conseiller national Gregor Rutz (UDC/ZH) et président de la Communauté du commerce suisse en tabacs (Swiss Tobacco). Les produits eux-mêmes sont devenus de plus en plus chers ces dernières années, alors que les ventes diminuent.

«Nous avons constaté que de nombreux consommateurs achètent de plus en plus de produits du tabac à l’étranger parce qu’ils y sont moins chers», relève le parlementaire. Cette augmentation des coûts, ainsi que l’information sur les risques pour la santé, entraîne une diminution de la proportion de fumeurs. Environ 25% de la population suisse fume.

Le secteur du tabac joue un rôle important dans l’économie suisse. Il crée des emplois, soutient d’autres secteurs et génère des investissements considérables, des recettes fiscales élevées et constitue un secteur exportateur important. L’importance économique globale du secteur du tabac – y compris ses effets directs, indirects et publics – s’élève à 6,3 milliards de francs, ce qui correspond à près de 1% du produit intérieur brut de la Suisse. A cela s’ajoutent les emplois, le secteur du tabac en offre 11 500, ce qui représente environ 0,2% de l’ensemble de la main-d’œuvre suisse.

Un produit romand

La culture du tabac a une longue tradition en Suisse, ou il est cultivé dans différentes régions depuis plus de 300 ans. Actuellement, le pays compte plus de 160 cultivateurs de tabac Burley et Virginia dans neuf cantons, les cantons de Fribourg et de Vaud ayant les plus grandes surfaces de culture avec 202 hectares et 153,3 hectares respectivement. «La culture du tabac en Suisse est fortement réglementée et est soutenue par un système de subventions réglementé par la loi. Les fabricants de tabac sont également tenus par la loi d’acheter du tabac cultivé en Suisse», explique le Zurichois.

Bien que les publicités Marlboro aient été interdites par le lobby de la santé et de la lutte anti-tabac, les images du cow-boy fumeur sont associées à une proximité de la nature, et à la liberté. «Fumer est de plus en plus perçu comme un plaisir, observe Rutz. Les discussions sur les interdictions totales, etc. se sont heureusement apaisées. Aujourd’hui, nous pouvons parler plus ou moins sereinement de la consommation des produits du tabac.»

A l’origine, le marché noir est étroitement lié à la taxe sur le tabac. S’il a augmenté régulièrement, il stagne actuellement. Pour prévenir et combattre le commerce illégal, les fabricants internationaux établis en Suisse collaborent étroitement avec les autorités compétentes. À cette fin, des déclarations sur la lutte commune contre la contrebande et la contrefaçon ont été signées avec l’administration fédérale des douanes (AFD) depuis 2006.

«Depuis, un échange régulier d’informations entre les différents fabricants et la FCA a été mis en place en plus des mécanismes de contrôle prescrits par la loi, ajoute le con­seiller national. L’échange global concerne les sites de production nationaux et internationaux ainsi que les dispositifs de sécurité et les méthodes de détection. Sur demande, les autorités peuvent s’appuyer sur les données existantes.»

Libre et responsable

La Communauté du commerce suisse en tabacs est fortement impliquée dans les questions politiques. L’industrie est fortement réglementée, ce qui constitue un défi de taille. «Nous nous défendons contre le désir sans cesse croissant de règlements et d’interdictions, souligne Gregor Rutz. Les produits du tabac sont un stimulant, tout comme le vin, la bière et les sucreries. C’est pourquoi il est tout à fait faux de vouloir édicter de plus en plus de règlements ici.»

L’association qu’il préside s’engage donc en faveur d’une réglementation modérée et raisonnable des produits du tabac, en collaboration avec ses partenaires, notamment l’Alliance de l’économie pour une politique de prévention modérée (AWMP) et l’usam, qui nous soutient bien ici.

Pour cet acteur de la politique fédérale, l’administration fédérale – en particulier l’Office fédéral de la santé publique – ne part pas du principe que les habitants de ce pays sont majeurs. Selon lui, les autorités essaient constamment de contrôler et d’influencer notre comportement par de nouvelles mesures. «Chacun est responsable de ce qu’il fume, boit ou mange et de la quantité qu’il consomme, insiste-t-il. Nous devons prendre plus de responsabilités pour nous-mêmes à nouveau.»

L’association soutient par ailleurs une éducation objective des consommateurs et donc une prévention significative du tabagisme. «Les consommateurs doivent être conscients des risques du tabac. En tant qu’adultes, ils trouveront une façon responsable de faire face au tabagisme. La prévention du tabagisme ne doit en aucun cas avoir pour objectif irréaliste, voire contre-productif, d’arrêter complètement de fumer. Corinne Remund

une association

RĂ©glementation: pour une voie raisonnable

La Communauté du commerce suisse en tabacs est l’organisation faîtière des entreprises et organisations du commerce de gros et de détail du tabac en Suisse. Elle existe depuis les années 1960. Durant cette période, Swiss Tobacco a pu exercer une influence politique dans des domaines très variés et se prononcer en faveur du référendum. Elle représente les intérêts de ses membres auprès des autorités, de l’industrie du tabac et du public et s’engage particulièrement à renforcer et à maintenir l’ordre économique du secteur privé. Par conséquent, il s’engage à réglementer modérément et raisonnablement les produits du tabac. La Communauté du commerce suisse en tabacs dispose également d’un vaste réseau avec d’autres associations, organisations et institutions. L’association représente 16 membres et un membre associé, qui ensemble emploient plus de 4000 personnes.CR

www.swiss-tobacco.ch

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