
Gaz naturel : tout le monde y gagne
gaz naturel compressé (cng) – Pourquoi le parc de véhicules à gaz naturel compressé (CNG) double chaque année en Suisse ? Car l’utilisateur y gagne sur tous les plans. Notre spécialiste Jean-Luc Adam lutte avec détermination contres les stéréotypes.
Ecrasons d’abord deux préjugés sur les véhicules alimentés au 
gaz naturel, autrement dit au méthane !
Premier préjugé
« Le gaz, c’est dangereux ! » Au contraire, les véhicules CNG sont plus sûrs, car les réservoirs sont quasi indestructibles. Les vidéos sur internet où l’on tente de détruire les conteneurs par tous moyens, même à la grenade, sont parlantes. De plus, le circuit est doté de valves de surpression et d’arrêt – au pire, le souffle du gaz à 200 bars agit tel un extincteur. Enfin, le gaz naturel est plus léger que l’air et les fuites ne s’accumulent pas sous le véhicule, mais s’envolent, autorisant ainsi le stationnement en garage. On pourrait même – c’est interdit ! –fumer durant le remplissage en circuit fermé du gaz, donc exempt de vapeurs toxiques ou cancérigènes.
Deuxième préjugé
« Un moteur au gaz, ça ne tire pas ! » Les écuries de F1 rêveraient des 130 octanes du méthane afin d’augmenter le rapport volumétrique des moteurs. Cette mauvaise réputation provient des premiers moteurs bivalents peu efficients, alors que les nouveaux moteurs turbo « optimisés gaz » sont performants.
Taxe réduite de 75%
Les véhicules CNG immatriculés à partir du 1er janvier 2014 bénéficient d’une taxe de circulation réduite de 75%. De plus, six compagnies d’assurances accordent aux véhicules à gaz des rabais de primes RC et casco allant de 10 à 45%! A Fr. 1,18 en moyenne l’an passé, le litre-équivalent de gaz naturel s’est avéré 30% meilleur marché que la SP95. Ainsi, selon l’OFS, 100 francs permet à une Golf VII à essence de parcourir 1211 km, au diesel 1304 km et au gaz naturel 1695 km. Mais face à l’effort d’animer de lourds fourgons à la surface frontale importante, un moteur turbodiesel bourré de newton-mètre restera moins glouton qu’un moteur à gaz naturel au couple moins élevé et plus haut perché. Ici, on tend vers l’ex aequo. Mais si le baril de pétrole flambe, l’avantage tournera clairement en faveur du gaz, au prix plus stable. L’industrie gazière, pour sa part, incite à l’achat d’un véhicule CNG neuf ou de démonstration par une prime de 1000 francs.
A l’échappement, un véhicule CNG ne rejette pas seulement 40% de moins de CO2 (mélange gaz naturel/biogaz à 80/20%), mais la combustion du méthane (CH4) à l’air (O2+N2) ne produit que des substances non toxiques : gaz carbonique (CO2), eau (H2O) et azote (N2). Les complexes catalyseurs SRC et filtres à particules sont inutiles, le moteur CNG est « naturellement » propre et ça se vérifie de visu à l’embouchure de l’échappement, aux bougies et à l’huile de vidange.
Roulez au CNG, c’est aussi réduire notre dépendance au pétrole puisque 75% du gaz naturel acheminé en Suisse par gazoduc provient de la mer du Nord. Sans compter que, en moyenne, 20% du gaz à la colonne est en réalité du biogaz produit par méthanisation de déchets organiques locaux, proportion en constante augmentation.
Turbo ou rien
N’achetez pas un utilitaire CNG dépourvu d’un moteur turbo ! A l’instar du moteur diesel, la suralimentation dope le couple et l’agrément de conduite tout en contenant la consommation. Réservons les versions atmosphériques à la distribution de proximité sur topographie plane !Jean-Luc Adam
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LE BON PLAN POUR DéBUTER
Arguments financiers
Selon une étude de LeasePlan, 42 % du coût annuel d’un véhicule de flotte renviennent à son amortissement, 21 % au carburant, 11 % aux assurances, 9 % aux intérêts sur leasing, 3 % aux taxes cantonales et 3 % aux frais d’administration.
Une jeune entreprise sans grands moyens devrait donc éviter le leasing en achetant le véhicule. Le bon plan, c’est un modèle à essence d’occasion converti au GPL, gaz de pétrole liquéfié. Pourquoi ? Car les occasions à moteur essence – VU comme VP – sont littéralement bradées et en investissant quelque 3000 francs dans un kit de conversion, on obtient un véhicule à faible kilométrage ayant un budget carburant équivalent à un diesel. L’économie par rapport à la SP95 (surconsommation du GPL comprise) est de 50 ct∕litre en Suisse et de moitié en France et Allemagne ! A son tour, le GPL bénéficie d’avantages fiscaux. A basse pression, le GPL est stocké dans des réservoirs compacts autorisant une belle autonomie à laquelle peut encore additionner celle du réservoir d’essence. Pas aussi propre que le gaz naturel∕biogaz, sa combustion abaisse quand même de 90 % les NOx, de 50 % les HC, de 80 % le CO et de 20 % le CO2. Mais notre rutilant Renault Espace V6 GPL imaginaire serait alors interdit de parking souterrain, car le mélange butane∕propane est plus lourd que l’air.J.-L. A.
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