Publié le: 7 juillet 2017

Impact caniculaire sur les PME

Projet fiscal 17 – Les nouveaux éléments du PF17 pénalisent lourdement les petites et moyennes entreprises. Le Département fédéral des finances (DFF) planche pour sa part sur un projet qui sera mis en consultation jusqu’en décembre 2017. Décorticage.

C’est parti! L’organe de pilotage a transmis le 1er juin ses recommandations concernant le Projet fiscal 17 (PF17) au Conseil fédéral. Les grands objectifs de la RIE III sont maintenus: garantir l’attrait de la Suisse, rétablir l’acceptation internationale et assurer le rendement des impôts. Une attention particulière devait toutefois être accordée aux intérêts des villes et des communes. Cela a été respecté. L’organe de pilotage a donc retravaillé la RIE III après son refus le 12 février dernier, veillant à alléger un paquet trop complexe et en prenant mieux en compte les intérêts de la gauche.

Satisfaire la gauche

Or les nouveaux éléments du PF17 pénalisent lourdement les PME. L’augmentation de l’imposition partielle des dividendes et l’augmentation des allocations familiales donnent le ton! Sans oublier que les logiciels majoritairement développés par les PME ne seront pas intégrés à la définition de la patent box. Autant de mesures visant à contenter la gauche et qui n’auront pas ou peu d’impact sur les entreprises actuellement au bénéfice de régimes fiscaux. En revanche, les conditions-cadres pour les PME se détériorent.

Les multinationales rigolent

L’imposition partielle des dividendes provenant de participations qualifiées (au moins 10% du capital) devrait atteindre, selon l’organe de pilotage, 70% au niveau fédéral et au moins 70% aux plans cantonal et communal. La gauche se plaint et exige encore plus: 100%! Les multinationales rigolent et accueillent cette mesure sans peine, puisqu’elles ne sont pas impactées! Par contre, PME et entreprises familiales sont touchées de plein fouet par cette modification. En effet, les patrons de PME détiennent des parts allant au-delà des 10% du capital. Le portefeuille d’un propriétaire de PME/entreprise familiale sera doublement impacté et cela aura des répercussions sur sa stratégie d’investissement (création de plus-value économique et d’emplois). Et donc sur ses décisions et prises de risque.

Dans certains cantons, cette adaptation n’aura pas d’impact (Vaud, par exemple). Mais la situation est particulière dans chaque canton. Tout dépendra de la baisse du taux d’imposition ordinaire sur le bénéfice au niveau cantonal, couplé à l’imposition partielle des dividendes. Notons toutefois, que cette adaptation de l’imposition partielle des dividendes remet en question les acquis de la RIE II. En effet, elle correspond à une harmonisation matérielle au niveau des cantons et occasionne une confusion en termes d’impact sur les ­entreprises familiales et multinationales au bénéfice de régimes spéciaux.

Le poids des cantons

Autre sujet délicat: le montant minimal des allocations pour enfants et celui des allocations de formation professionnelle devraient également être relevés de 30 francs, passant respectivement à 230 francs et à 280 francs. Dans la plupart des cantons, les PME seront aussi concernées par cette hausse. Un déséquilibre encore plus important pourrait être constaté dans les cantons où l’abaissement du taux d’imposition ordinaire reste modeste.

Ces lignes directrices ont été communiquées par le Conseil fédéral le 2 juin dernier. Le Département fédéral des finances (DFF) doit maintenant préparer un projet qui sera soumis à consultation jusqu’à fin décembre 2017. Le message devrait être adopté, puis transmis au parlement au printemps 2018. Pour davantage de transparence, il est prévu que les cantons présentent leur plan de mise en œuvre d’ici à ce que la décision sur le projet soit rendue. Cet élément pèsera en effet lourdement dans la balance et dans l’appréciation du projet fiscal lors de la consultation.

Alexa Krattinger, 
responsable de la politique 
fiscale et financière, usam

pf17: le calendrier

Lors de sa séance du 9 juin 2017, le Conseil fédéral a discuté le calendrier des réformes fiscales et adopté les lignes directrices du Projet fiscal 17 (PF17). Il a chargé le Département fédéral des finances (DFF) de lui soumettre, d’ici au mois deseptembre, un projet destiné à 
la consultation. Le Conseil fédéral entend traiter le message sur le PF17 au printemps 2018, en même temps que le message sur la réforme de l’imposition du couple marié. Il décidera à ce moment-là d’un éventuel échelonnement des projets.CF

la charge fiscale du point de vue de l’afc

L’Administration fédérale des contributions (AFC) a déterminé la charge fiscale supportée en 2016 par les contribuables dans les cantons et dans les communes. Les chiffres sont publiés dans la brochure «Charge fiscale en Suisse. Chefs-lieux des cantons – Chiffres cantonaux 2016» ainsi que sur le site Internet de l’AFC. De plus, la charge fiscale des personnes physiques est présentée, pour toutes les communes de Suisse, sous forme de cartes thématiques et convertie en jours de libération fiscale (Tax Freedom Days). D’autres graphiques fournissent une comparaison de la charge fiscale entre les cantons.

Les cartes thématiques illustrent la charge fiscale dans toutes les communes de Suisse pour différentes catégories de revenus et pour certains sujets fiscaux. L’impôt fédéral direct est compris dans la charge fiscale 
représentée sur les cartes.

La représentation graphique montre les différences cantonales en matière de charge fiscale et présente quelques données statistiques à ce sujet.

Le jour de libération fiscale de l’impôt sur le revenu (aux niveaux 
fédéral, cantonal, communal et pour l’impôt ecclésiastique) est le premier jour de l’année à partir duquel les contribuables gagnent de l’argent pour autre chose que pour payer leurs impôts.

Avec le simulateur fiscal de l’AFC, les contribuables peuvent réaliser en ligne une approximation actuelle de leur charge fiscale.

AFC

Les plus consultés