La stratégie énergétique 2050, en examen
dès ce dĂ©but 2014 au Parlement fĂ©dĂ©ral, est une chance offerte Ă
l'économie suisse pour autant qu'elle respecte les lois du marché.
L'usam et Green Building Suisse, plate-forme pour la durabilité
dans le bâtiment, ont présenté devant la presse les conditions
qu'elles mettent à leur soutien à la politique proposée par le
Conseil fédéral. Autant la stratégie énergétique offre de chances,
autant elle comporte de risques si sa mise en œuvre passe
essentiellement par des interdictions, des obligations et des
règlements. Ainsi, l'accroissement de l'efficacité énergétique dans
l'industrie et les arts et métiers sera obtenu essentiellement par
la voie de conventions d'objectifs. Cela ne doit pas être organisé
par l'État, mais par des organismes privés, comme c'est déjà le cas
en ce qui concerne la réduction des émissions de CO2, dont la
responsabilité exécutive est assumée par l'Agence de l'énergie pour
l'économie. « La stratégie énergétique de la Confédération ne peut
fonctionner que si des mesures incitatives conformes à l'économie
de marché amènent les entreprises et les particuliers à y coopérer
dans leur propre intérêt. Interdictions, prescriptions et
régulation effrénée font obstacle à la stratégie énergétique. C'est
pourquoi il est important que, sur ce dossier essentiel, la voix
des entreprises soit entendue et prise en considération » a
souligné Dino Venezia, vice-
président de l'usam. Hostile à une
réglementation faite d'interdictions, l'usam soutient les mesures
incitatives. Mais, estimés à 3 milliards de francs actuellement,
les moyens supplémentaires nécessaires doivent impérativement être
réduits dans une large mesure grâce à une mise en œuvre empreinte
de pragmatisme.
Constructions de remplacement
Un important potentiel d'économies réside
dans l'amélioriation de l'efficacité énergétique des bâtiments. Il
convient de miser davantage sur les nouvelles constructions de
remplacement et les assainissements complets pour en tirer profit.
Pour Peter Burkhalter, directeur de Green Building Suisse, « les
petites rénovations, au coup par coup, n'améliorent pas
l'efficacité énergétique du parc immobilier. » Beaucoup
d'obstacles, tels que la limitation de la dĂ©ductibilitĂ© fiscale Ă
une année rendent pratiquement impossibles les assainissements
globaux, qui permettent un rendement énergétique élevé.
Réexamen régulier des objectifs
La stratégie énergétique fixe des objectifs
jusqu'en 2050. L'usam s'oppose à ce que ceux situés au-delà de 2020
soient inscrits dans la législation. « Les objectifs à long terme
sont très ambitieux et ne sauraient être atteints sans le second
train de mesures, à partir de 
2020 » a souligné le directeur de
l'usam Hans-Ulrich Bigler. Et d'ajouter : « Dès lors, bien qu'ils
doivent être inscrits dans la stratége, ces objectifs à long terme
ne doivent pas l'ĂŞtre dans la loi parce qu'ils anticipent le
deuxième train de mesures, lequel n'est pas l'objet de la présente
modification de loi. Les objectifs doivent être réexaminés
régulièrement dans le cadre du monitorage. Même en ce qui concerne
les objectifs Ă atteindre d'ici Ă 2020, l'usam demande que
d'éventuels objectifs intermédiaires et sectoriels soient fixés par
le Parlement, et non par l'administration fédérale.
Enfin, et en guise de rappel, l'usam se
déclare opposée à toute forme d'interdiction technologique, même en
ce qui concerne l'énergie nucléaire.