Publié le: 3 septembre 2021

Initiative 99%: «caricature et jalousie»

VOTATION DU 26 SEPTEMBRE – Lancé par les Jeunes socialistes, ce texte menace réellement les PME et couperait net toutes les possibilités d’investissement et d’auto-investissement dans le tissu économique. Les problèmes de successions, qui mettent les nerfs des patrons à vifs, deviendraient carrément irrésolubles.

Les réactions négatives à l’initiative 99% s’accumulent. En voici quelques-unes glânées chez les patrons de PME et les élus en Suisse romande.

Philippe Nantermod, conseiller national (PLR/VS

«Il n’y a pas de bon et de mauvais revenu. Chacun veut valoriser le travail, mais le capital n’est rien d’autre que le résultat de l’accumulation du produit du travail. L’initiative populaire cherche à créer une distinction absurde entre le travail et le capital, distinction idéologique qui a servi les pires régimes au XXe siècle et qui servira encore pour des projets populistes. Nous avons besoin de capitaux pour financer notre activité. La Suisse peut se targuer d’avoir conservé de tels capitaux, notamment grâce à nos deuxièmes piliers, ce qui assure qu’une partie de l’économie appartienne encore à la population. Cela n’est pas possible où, pour des motifs dogmatiques, on s’oppose au capital, comme par exemple chez notre voisin français où la capitalisation est un tabou. L’initiative 99% s’inscrit dans une démarche de caricature et de jalousie, deux méthodes qui n’ont jamais produit une politique profitable à la population dans son ensemble.»

Patrons de PME vaudois et tessinois

En film, les contributions d’André Berdoz, patron d’Electro Techniques AZ SA à Grandvaux (VD), et de Martino Piccioli, patron de Plastifil SA à Mendrisio (TI). Tous deux ont expliqué les conséquences néfastes de cette initiative sur leur PME (visionnez les QR codes).

Initiative piégeuse et trompeuse

«L’initiative 99% des Jeunes socialistes est piégeuse et trompeuse, a dénoncé Christian Lüscher conseiller national (PLR/GE) à la RTS. Le texte parle de taxer les 1% des plus riches, alors qu’en réalité on taxe la classe moyenne.» Le système suisse veut que «les gens qui ont les plus hauts revenus et les plus grosses fortunes sont ceux qui sont taxés le plus, a relevé le coprésident du comité qui combat l’initiative 99% des Jeunes Socialistes. Nous avons un système extrêmement redistributif: 1% des contribuables paient 40% de l’impôt fédéral direct, 10% paient 78–80% de ce même impôt.»

Pas plus d’incertitudes s. v. p.!

Parmi les autres réactions, celle du vert’libéral Maxime Auchlin, responsable du développement de l’entreprise familiale de polissage horloger dans le canton de Neuchâtel, estime qu’il n’est «pas raisonnable d’ajouter une incertitude en augmentant la charge fiscale, alors que nous sortons péniblement de la crise engendrée par la pandémie de corona­virus. L’innovation et la transition énergétique seront aussi impactées. Les Jeunes Socialistes ont trop vite tendance à penser que les patrons et patronnes sont des êtres par définition cupides, qui ne visent que leur enrichissement personnel. Or, être à la tête d’une PME, c’est surtout assurer la pérennité de l’entreprise et des emplois.»

Exploitations agricoles en danger

Geoffray Sirolli, jeune agriculteur et maraîcher à Corsier (GE), souligne pour sa part à la RTS que «l’initiative, sous prétexte d’attaquer uniquement le 1% des plus riches, touchera particulièrement les jeunes agriculteurs et la reprise d’exploitations et d’entreprises agricoles. Pour lui, c’est un risque qui pourrait mettre en danger l’agriculture suisse.

Dans le même média, pour le jeune PLR Raphael Tobler, président de l’Association suisse des start-ups, avec la nouvelle taxe prévue par l’initiative, il n’y aurait plus d’incitations à investir dans les jeunes pousses. Si les investissements viennent à manquer, l’innovation sera ralentie et des emplois seront menacés.

JAM, avec les médias

Et si vous souhaitez en savoir plus:

www.100-pourcent-nuisible.ch

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