Publié le: 14 décembre 2018

La chaine en blocs si concrets

fintech – La monnaie numérique Bitcoin est aussi célèbre qu’elle est tristement célèbre. Pour beaucoup, cela reste mystérieux. Cependant, il s’agit avant tout de la technologie de la chaîne de blocs. C’est révolutionnaire et on ne s’en lasse (presque) pas!

La blockchain est la technologie ou la logique financière qui se trouve derrière le Bitcoin et toutes ces crypto monnaies. C’est beaucoup plus qu’un réseau de distribution d’argent parallèle dans le monde. Par blockchain, il faut avant tout comprendre un système de sécurité et de gestion.

Les définitions que l’on en donne frappent par leur caractère abstrait. «Les blockchains sont des bases de données spéciales qui peuvent gérer les données de transaction sans autorité centrale de contrôle, sans avoir besoin d’une confiance mutuelle et avec une transparence totale.»

Une classique compta double

Cette première définition est correcte, mais on pourrait en donner une plus concrète pour l’utilisateur: la blockchain fonctionne comme un vieux livre de caisse. Dès qu’une transaction de données a lieu entre un émetteur et un destinataire, une nouvelle entrée est saisie dans le livre de caisse. La logique de la blockchain est donc celle d’une comptabilité double.

À une différence près: ce livre de caisse ne se trouve pas dans le classeur des (deux) comptables, mais figure à des millions d’exemplaires dans les ordinateurs du monde entier. La blockchain est donc très concrètement un livre de compte stocké et consultable dans le monde entier en un nombre gigantesque de copies identiques. Dès qu’un nouveau poste est inscrit dans l’un de ces livre de compte, ce poste apparaît dans les fichiers. Tous les autres livres de caisse doivent être authentifiés par les ordinateurs sur lesquels les livres de compte sont stockés. Ce n’est qu’à partir du moment où cette condition est remplie que l’opération est considérée comme valable.

Comme chaque ligne reste à jamais et de manière immuable dans le livre de compte et que son authentification est réalisée par des centaines d’ordinateurs, les transactions via une chaîne de blocs ne peuvent pas être falsifiées: c’est un autre avantage.

Du «global-local» pour tous

En Suisse, la liberté économique prévaut en principe. Cela signifie que ce qui n’est pas interdit est faisable pour les entreprises. Grâce à ce principe unique, la Suisse est pionnière dans le domaine des monnaies cryptographiques comme le Bitcoin. Elle joue également un rôle de pionnier dans l’application de la chaîne de blocs en général. Et au plan local, voici quelques exemples qui démontrent sa puissance.

Un partenariat entre Swisscom, le canton de Zoug et des PME locales a permis de réduire de deux à trois semaines à quelques heures le temps nécessaire à la création d’une société anonyme. Au lieu de traiter avec des intermédiaires, un seul contrat basé sur une chaîne de blocs – un contrat dit Smart Contract – suffit.

Un groupe autour de la société de conseil MME a développé une action électronique pour les PME non cotées en bourse. Cela permet de faciliter l’accès des investisseurs (en fonds propres) à l’investissement – sans banques ni autres intermédiaires. Cette action basée sur la chaîne de blocs est créée, vendue et émise directement par l’entreprise sous la forme d’un jeton numérique – une clé numérique immuable.

«LA CHAÎNE DE BLOCS simplifie les processus administratifs et ouvre des opportunités dans l’acquisition de capitaux.»

Le cabinet d’avocats saint-gallois Stach Rechtsanwälte est spécialisé dans l’organisation de «Token Generating Events (TGE)» et «Initial Coin Offerings (ICO)» pour PME. Ces instruments permettent aux PME d’approcher plus facilement de nouveaux investisseurs (endettés). En particulier pour les expansions et les innovations, les obstacles à la levée de capitaux avec la blockchain sont beaucoup plus faibles.

Tout sauf de la «barbarie»

En l’état actuel, la technologie liée aux Bitcoins peut susciter de nombreux points d’interrogation. Pour sa part, la blockchain suscite des critiques, on dit d’elle qu’il s’agit d’une technologie barbare. C’est tout sauf cela, à savoir une technologie qui peut être utilisée par toutes les PME. Elle simplifie les processus administratifs et ouvre des opportunités dans l’acquisition de capitaux.

Henrique Schneider, usam

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