Pour certains, c’est l’occasion de se démarquer de la concurrence. Pour les autres, un mal nécessaire et ardu. La lettre de candidature, on la tient pour passée de mode depuis un certain temps. La numérisation et les applications de placement y contribuent. Mais ce jugement n’est peut-être pas définitif, surtout sur le marché du travail suisse.

La touche personnelle

«Alors que de nombreux CV sont aujourd’hui standardisés, les lettres de candidature sont encore très différentes en termes de style, de contenu et de tonalité – et constituent donc un bon moyen de reconnaître la personnalité d’un candidat», déclare Renato Profico, PDG de JobCloud. Peu d’entreprises sont actuellement prêtes à se passer de la lettre de motivation. Cependant, il estime que «la lettre de motivation perdra du poids avec le transfert de l’application vers les appareils mobiles». En outre, il existe de nombreuses alternatives avec lesquelles la motivation des candidats peut également être vérifiée. Profico cite Skype comme exemple.

Pas de consensus

Auprès du prestataire de services du personnel Robert Half, on est bien moins optimiste quant à la lettre de candidature. Près de la moitié des décideurs en matière de personnel examineraient les demandes même sans lettre d’accompagnement. C’est ce qu’a montré une étude menée sur le marché du travail l’an dernier, pour laquelle 200 cadres suisses ont été interrogés.

«Les décideurs RH s’attendent à ce qu’une lettre de candidature leur donne une image plus complète du candidat et démontre leurs forces et leur motivation personnelle, estime Yeng Chow, Senior Manager chez ­Robert Half. D’après notre expérience, ajoute-t-il, l’entretien est plus approprié.»

Toutefois, le prestataire de services du personnel fournit également les motifs de la lettre de candidature. Les partisans de l’étude confirment qu’une lettre donnera une image plus complète des candidats.

La démonstration de créativité et l’intérêt et la motivation reconnaissables pour le poste annoncé en sont également ressortis.uhl