Publié le: 10 janvier 2014

La libre circulation soutient l’économie suisse

Trois questions à …

Alain Borlat, nouveau président de la Fédération romande de métiers du bâtiment

Le peuple suisse se prononcera en février prochain sur l’initiative « contre l’immigration de masse ». Quels sont les enjeux pour les métiers du bâtiment ?

n Si l’on en croit nos parlementaires, cette initiative mettrait à mal la libre circulation des personnes. Or, dans les métiers du bâtiment, une grande partie de la main-d’œuvre employée sur les chantiers est issue de la libre circulation. Nous ne pouvons pas nous couper de cette main-d’œuvre : nous ne trouvons pas, à l’intérieur de nos frontières, suffisamment de personnel s’intéressant à ces métiers. De plus, il est indéniable que la libre circulation a soutenu l’économie helvétique ces dernières années. Elle devrait continuer à le faire notamment sur le marché locatif. Il est prouvé que les nouveaux arrivants n’achètent pas leur logement immédiatement mais préfèrent, dans un premier temps, la location. Notre secteur d’activité se voit ainsi avantagé, élément important alors que la construction de PPE est en train de marquer le pas.

Défis également en matière de formation professionnelle : comment assurer la relève ?

n C’est un grand problème, car nos métiers n’ont souvent pas la cote auprès des jeunes. Nos associations professionnelles travaillent toutes afin de faire passer le message suivant : « Les métiers du bâtiment forment des jeunes et sont diversifiés. » Ce sont des métiers d’avenir dont la technique évolue sans cesse et, pour peu qu’on s’y intéresse, ils sont passionnants. Il est donc primordial, pour assurer la relève, de communiquer à bon escient sur l’intérêt de nos métiers et de continuer à promouvoir l’apprentissage en entreprise. Malheureusement, il y a une autre difficulté. L’école obligatoire ne forme plus suffisamment bien les élèves à l’entrée en apprentissage, surtout dans les voies les moins exigeantes, là où l’on recrute le plus d’apprentis. Les domaines des mathématiques, géométrie, etc., ne sont plus maîtrisés alors qu’ils sont d’une importance primordiale pour nos professions. Trop d’échecs en cours d’apprentissage sont dus à des carences scolaires. L’apprenti n’arrivant plus à suivre les cours professionnels se démotive alors que son comportement en entreprise ne pose aucun problème. Le deuxième défi est donc d’adapter l’enseignement obligatoire aux besoins de l’économie réelle.

Comment lutter contre la pénurie de logements, qui fait rage dans l’Arc lémanique ?

n La pénurie de logements ne fait pas rage uniquement dans l’Arc Lémanique, tous les pôles économiquement attractifs font face à ce problème. A mon sens, il n’existe pas de formule magique pour lutter contre ce phénomène. Cela dit, certaines attitudes ne font que renforcer le problème. Je pense par exemple aux multiples recours contre des projets de constructions, parfois fondés, mais malheureusement aussi régulièrement déposés uniquement pour retarder à l’excès les nouvelles constructions. Cette attitude met à mal les efforts consentis pour enrayer la pénurie. La piste qui me semblerait la plus appropriée à suivre pour lutter contre la pénurie de logements serait la densification des centres urbains. Encore faut-il que nos autorités en soient convaincues et qu’elles travaillent toutes dans le même sens.

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