Un mix énergétique ouvert à toutes les technologies: l'énergie nucléaire reste essentielle pour les PME suisses
La nouvelle dictature du coloriage
NUTRI-SCORE â GrĂące Ă Danone, la dangerositĂ© liĂ©e aux couleurs dĂ©voile un systĂšme totalitaire dangereux pour les PME. Mais que font les grandes entreprises?
Rien de plus actuel que le nouveau drapeau de lâalimentairement correct. Rouge! Orange! Vert! Le systĂšme Nutri-Score a fait sa grande apparition en Suisse. PrĂ©parez vous Ă ce que des couleurs vous dictent quels aliments sont bons pour vous. Cette introduction ne doit rien aux autoritĂ©s sanitaires suisses! Elle repose sur lâinitiative de Danone, qui a dĂ©cidĂ© dâĂ©tendre ce systĂšme Ă notre pays.
On pourrait sourire en imaginant un monde ou la branche de chocolat sera prohibĂ©e et la consommation de viande punissable. Or ce monde imaginaire nâest pas si loin et les prĂ©mices se dessinent dĂ©jĂ . La FRC et ses associations sĆurs militent pour lâintroduction du Nutri-Score, systĂšme qui classe les aliments, sur une Ă©chelle de cinq couleurs associeÌes aÌ des lettres de A aÌ E.
Dispositions restrictives, néfastes
Ce systĂšme est deÌjaÌ introduit en Belgique, en France et en Espagne. En Suisse, Danone, sur une base volontaire, a introduit lâĂ©tiquetage alimentaire Nutri-Score sur ses produits laitiers en mars 2019. Coca Cola quant Ă eux ont deÌjaÌ mis en place le systĂšme anglais. NestleÌ a dĂ©jĂ annoncĂ© quâil Ă©tudiait la possibilitĂ© de reprendre Ă©galement le systĂšme français. Ces multinationales, mettent en place des dispositions restrictives, sans prendre en compte les consĂ©quences nĂ©fastes que celles-ci pourraient avoir pour les PME suisses et pour la plate-forme Ă©conomique suisse dans son ensemble.
«danone ne tient pas compte des effets de ses décisions sur les charges des pme.»
Mais alors pourquoi lâorganisation faĂźtiĂšre des grandes entreprises suisse ne prend-t-elle pas position contre les dĂ©cisions nĂ©fastes de Danone? Elle a pourtant pour mission de sâengager en faveur dâun environnement optimal pour les entreprises suisses, des PME aux grands groupes. Cette mĂȘme organisation, qui pointait du doigt lâĂ©tiquetage spĂ©cial pour les denrĂ©es alimentaires prĂ©sentant des ingrĂ©dients «problĂ©matiques» en 2017, ne bouge pas le petit doigt quand la multinationale introduit en Suisse un systĂšme extrĂȘmeÂment controversĂ©.
Retour par la petite porte
Danone se place en prĂ©curseur dans notre pays et ouvre la boĂźte de pandor. Il nâest ni scientifique, ni sensĂ©, de considĂ©rer un aliment «rouge» ou au contraire «vert», câest-Ă -dire mauvais ou bon pour la santĂ©. Tout est une question de quantitĂ©. Il nâest pas imaginable de classer les aliments selon un systĂšme aussi simplifieÌ.
Ainsi, une portion dâamande serait Ă©tiquetĂ©e rouge, compte tenu du taux Ă©lĂ©vĂ© de lipides, alors que cet aliment a une place de choix dans une alimentation saine. De plus, lâĂ©quilibre nutritionnel ne peut ĂȘtre fondĂ© sur un seul produit, mais sur un repas complet.
La question ne doit pas eÌtre lequel des systeÌmes il est plus judicieux de mettre en place, mais bien est-ce quâon veut dâun tel systeÌme? Une fois encore, les grandes entreprises ne font preuve dâaucune solidaritĂ© en introduisant le Nutri-Score et font fi des consĂ©quences que cela pourrait avoir sur les plus petites entreprises qui croulent dĂ©jĂ sous une bureaucratie Ă©crasante.
Rappelons que ce systĂšme est aÌ assimiler aÌ la deÌclaration nutritionnelle que les branches concerneÌes ont combattus avec veÌheÌmence il y a quelques anneÌes lors de la rĂ©vision du droit sur les denrĂ©es alimentaires. Lors de la derniĂšre rĂ©vision de la loi sur les denrĂ©es alimentaires (largo) une dĂ©claration nutritionnelle poussĂ©e, qui va dans la mĂȘme direction que les prĂ©tentions du Nutri-Score, avait Ă©tĂ© proposĂ©e. Proposition que nous avions combattue avec force.
La balle dans le pied
Et aujourdâhui Danone, qui ne tient pas compte des effets que ses dĂ©cisions ont sur les PME, fait rĂ©entrer cette problĂ©matique par la petite porte, sans que son organisation faĂźtiĂšre ne bronche. Lâintroduction dâun tel systĂšme coĂ»terait treÌs cher aux entreprises de lâeÌconomie alimentaire. Les PME ne pourraient pas absorber les charges de sa mise en place. Il serait temps de faire preuve de solidaritĂ© et de penser Ă lâĂ©conomie dans son ensemble. Les synergies entre multinationales et PME sont nombreuses.
Les grands groupes ont de plus en plus besoin des petites entreprises pour rester compĂ©titifs. Câest donc se tirer une balle dans le pied que dâintroduire un systĂšme qui pousserait les plus petits acteurs de lâindustrie alimentaire Ă mettre la clĂ© sous la porte, il serait temps que leur organisation faĂźtiĂšre le comprenne.
HélÚne Noirjean, usam
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