Publié le: 7 avril 2017

La passerelle générationnelle

ASSOCIATION DES FABRICANTS DE CLÔTURES SUISSES – La structure de la branche a changé au cours des dernières années. 
Innovateurs, les fabricants de clôtures se positionnent avec une forte croissance du nombre de leurs membres.

La demande en clôtures est grande, répondant à un besoin de sécurité ou de confort. La gamme s’étend de la traditionnelle clôture en treillis, aux parois pare-vision ou antibruit, en passant par des portails, mains-courantes, balustrades, tourniquets, séparation de locaux et enclos. «Nos entreprises installent aussi bien des clôtures de prairies que de sécurité à portes motorisées», explique Theresa John, présidente de l’Association des fabricants de clôtures suisses AFCS. Récemment, la branche a fortement évolué, nous apprend madame John: «Aujourd’hui, elle compte deux fois plus d’entreprises de clôtures qu’il y a dix ans. C’est dû notamment à l’affiliation, il y a deux ans, des entreprises de Swissclôture, faisant doubler le nombre de nos membres. La convergence des deux cultures d’entreprise apporte un souffle nouveau dans le domaine et favorise surtout l’échange de savoir-faire.» Theresa John connaît parfaitement la branche, elle-même codirige avec son mari et son fils la John SA Zaunbau, à Eiken (AG), et préside l’association depuis près de 13 ans avec une 
seule interruption.

Cours de perfectionnement

Outre la révision de la CCT avec ses définitions qui caractérisent la qualité du travail – véritable directive pour les membres et clients –, l’association s’est donnée la mission prioritaire de développer l’offre en cours de perfectionnement. Il y a quelques années, une association de l’apprentissage de constructeur de clôtures avait été fondée dans le but de créer cet apprentissage. «Mais le plan a échoué, cette association fut dissoute et ses membres sont venus chez nous, à l’AFCS», explique Theresa John. De là s’est créé un nouveau mandat au sein de l’AFCS, administré par un «délégué de formation professionnelle». «Cette personne est chargée du perfectionnement professionnel au sein de l’association, et cela sous la forme de cours», explique madame John. Les cours abordent les thèmes actuels tels que la sécurité sur les chantiers de construction, la signalisation, les techniques 
d’excavation, les questions de responsabilité, etc. Chaque cours est dispensé en deux langues, français et allemand. «Et nous continuerons à élargir l’offre en cours de perfectionnement», promet la présidente.

Le plus grand défi de l’AFCS? La démarcation par rapport à la concurrence étrangère, particulièrement des zones frontalières. «Maintenir la qualité de montage et de matériel est capital pour nous démarquer des installateurs bon marché», insiste John.

Le passage au numérique a également transformé le secteur de la clôture, en particulier au niveau administratif. «Aujourd’hui, pratiquement toutes les questions de clients sont posées par courriel. De même, un bon site internet est devenu incontournable pour nos membres», explique Theresa John en précisant: «La numérisation est un outil commercial important où, via des catalogues online, on étudie le matériel et on passe commande. Les grandes entreprises, quant à elles, ont toutes misé sur les magasins en ligne.»

Phase de rajeunissement

Aux yeux de l’expérimentée pré-
sidente, la branche a de l’avenir: 
«Notre force est notre capacité d’adaptation. Aujourd’hui, presque chaque client a une demande particulière. Or pour que cette demande reste abordable, cela relève souvent d’une petite prouesse.»

Cependant, l’AFCS ne cache pas certaines préoccupations qu’elle compte résoudre, notamment en matière de labels de qualité. Et puis, l’adhésion des membres de Swissclôture nécessite une réforme structurelle de 
l’association. A ce propos, Theresa John admet: «Ce sont deux cultures d’entreprise très différentes qui doivent d’abord apprendre à se connaître et à s’apprivoiser. Cela prend du temps.» De plus, l’association vit un changement générationnel. «Il est très important pour moi que de jeunes entrepreneurs restent actifs dans l’association. Leur formation est moderne et ils insufflent 
des idées nouvelles», estime la 
présidente, très ouverte d’esprit. Le mélange entre un noyau dur pra-
gmatique et une génération pleine d’idées nouvelles est parfaite pour se positionner à l’avenir.

Corinne Remund (trad.)

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