Publié le: 10 juin 2016

Le creux de la vague semble atteint Secteur des services: Situation bénéficiaire Secteur des services: Affaires actuelles Industrie: Situation bénéficiaire Industrie: Entrées des commandes

baromètre des PME – La situation économique dans l’industrie s’est un peu améliorée au second trimestre pour les entreprises 
de toutes tailles. Le baromètre des petites et moyennes entreprises est passé pour sa part de -0,18 à -0,16 point.

Au second trimestre, les baromètres des entreprises industrielles affichaient leur niveau le plus élevé depuis octobre 2014. Pour les petites et moyennes entreprises (PME), l’amélioration repose surtout sur la hausse des commandes reçues et sur un carnet de commandes un peu mieux rempli que le mois précédent. Les attentes pour les entrées de commandes au troisième trimestre n’étaient cependant pas aussi roses, ce qui devrait avoir entravé une hausse supérieure du baromètre PME. Pour les grandes entreprises la hausse s’explique notamment par des entrées de commande en augmentation par rapport à l’année précédente, des carnets de commandes plus remplis par rapport au mois précédent et un niveau de production plus élevé.

«la construction a bénéficié d’une bonne situation malgré un volume en recul.»

Pour les deux tailles d’entreprises dans le secteur de la construction, la situation économique au second trimestre était à peu près équivalente. Elles jugeaient leur situation économique actuelle toujours bonne malgré une nouvelle décélération de la dynamique ces derniers mois. Tant les PME que les grandes entreprises ont dû faire face à une réduction du volume des commandes et à une érosion des bénéfices. Avec un impact plus fort cependant des deux indicateurs pour les PME. Comme les deux tailles d’entreprises comptent sur des prix en baisse au troisième trimestre, la pression des marges ne devrait pas se relâcher dans un proche avenir.

Les grands bureaux d’architectes et d’ingénieurs évaluaient la demande en avril légèrement supérieure au mois précédent et aussi supérieure à celle des PME de cette branche. La demande ainsi que le taux d’exploitation les concernant ont stagné par rapport aux mois précédents. Les deux groupes d’entreprises ont jugé leur situation commerciale au second trimestre meilleure que celle du secteur de la construction. Cependant elles ont considéré l’effectif des emplois comme trop élevé, ce qui peut paraître contradictoire.

«Les petits prestataires de service ont enregistré de meilleurs résultats.»

Les grandes entreprises du secteur des services ont jugé leur situation commerciale au second trimestre certes encore bonne, mais bien moins bonne qu’au dernier trimestre 2015 et que celle des PME. Pour les PME l’estimation ne s’est dégradée ces derniers trimestres que de façon marginale, entre autres grâce à une pression sur les rendements et sur les prix un peu plus faible. Après une longue phase de demande en hausse, les PME comme les grandes entreprises ont été confrontées au second trimestre à un recul de la demande, ce qui pourrait accentuer la pression sur les prix et donc sur les marges.

La situation commerciale s’est légère­ment améliorée pour les détaillants importants, mais était toujours inférieure au niveau atteint avant la suppression du taux plancher EUR/CHF. L’évaluation de la situation économique des PME est restée inchangée par rapport aux mois précédents, à un niveau bas. La branche entière était toujours confrontée à des marges faibles et à des rendements inférieurs au premier trimestre. Les prix sont également restés sous pression et les entreprises tablent pour le trimestre en cours sur des prix en baisse. Cette situation économique difficile se reflète dans l’emploi, chiffre que les entreprises considèrent comme trop élevé.

Alors que les grandes entreprises de tourisme ont jugé la situation commerciale au second trimestre comme celle du premier trimestre juste satisfaisante, les PME ont continué à souffrir de la situation économique actuelle. L’absence de neige cet hiver est certainement venue s’ajouter à la situation monétaire tendue. Les revenus continuaient indépendamment de la taille de l’entreprise à être sous pression et les entreprises n’attendent pour le trimestre en cours pas de reprise en termes de chiffres d’affaires.

«dANS LE TOURISME, LES PME ONT CONTINUé à SOUFFIR DE LA SITUATION éCONOMIQUE ACTUELLE.»

Les problèmes de marges dans le tourisme devraient donc perdurer ce ­trimestre.

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COMMENTAIRE, par Henrique schneider

Stabilisation sur un seuil de douleur

Tous les indicateurs le montrent. L’économie suisse peut survivre au franc fort. Il y a une année, de nombreux observateurs craignaient que la Suisse s’engouffre dans une récession – ce n’était pas le cas à l’usam – et estimaient que l’économie helvétique ne serait pas en situation de faire face à un nouveau bond du franc de 10 à 15%. Ces craintes étaient infondées et l’économie suisse est parvenue une fois de plus à améliorer son efficience. Les entreprises ont su se montrer flexibles et innovantes, suffisamment pour se sortir de ce mauvais pas. Et ce faisant, elles ont contribué à stabiliser l’économie. Il n’y a pas que le baromètre des PME qui le montre, mais aussi les chiffres de l’institut d’études sur la conjoncture KOF et le retrait du chômage. Ces signes d’optimisme induisent un mouvement de retrait dans la politique. Car nombreux sont ceux qui se disent que finalement ce n’est pas si grave. Ce n’est pas le cas à l’usam. Oui, les entreprises ont pour la plupart tiré leur épingle du jeu. Dans les PME, on a même assisté à des créations d’emplois. Mais ne nous leurrons pas: le seuil de douleur a été atteint. Si le prochain choc n’est pas attendu pour tout de suite, il est certain qu’il se produira. Et pour nous, en politique, cela signifie que nous devons tout faire maintenant pour diminuer les coûts de la réglementation. Un mécanisme de frein doit être mis en place. Le nombre de postes dans l’administration doit être limité. Les entreprises ne doivent pas être les seules à se serrer à la ceinture. A l’heure où les PME sont placées au régime minceur, l’Etat doit lui aussi s’inscrire au fitness!

Henrique Schneider,

directeur adjoint de l’usam

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