Allocation de garde financée par les employeurs: une décision inacceptable
l’édito
Le prêt-à-penser en mode hyperventilé
Après le rejet par le peuple de la loi sur le CO2, les rĂ©actions ont Ă©tĂ© très variĂ©es. De «mainteÂnant plus que jamais» Ă l’arrĂŞt complet de toute politique climatique. La rĂ©action la plus Ă©trange est probablement celle du «think tank» «libĂ©ral» Avenir Suisse: «La Suisse devrait rejoindre le club climatique de l’UE.» Dans un concours visant Ă accumuler les absurditĂ©s, cette citation obtiendrait des lauriers. D’abord, parce que les clubs climatiques sont tout sauf libĂ©raux. Ensuite, un tel club n’existe pas, du moins pas dans l’UE. Et enfin, la rĂ©alisation politique d’un nouvel accord bilatĂ©ral est juste irrĂ©aliste.
Un club climatique est une association volontaire de pays. Ses membres introduisent un prix minimum uniforme pour les émissions. Un tarif punitif est imposé sur l’importation de biens et probablement de services de pays non membres, pour inciter d’autres pays à rejoindre le club. Bref, une proposition non libérale au possible. Un groupe de pays forme un cartel et fait pression sur tous les autres pour qu’ils rejoignent le syndicat. Si vous ne voulez pas vous associer au gang, il faut payer. Il n’est pas nécessaire de faire partie d’un «think tank» pour comprendre que deux taxes sont en jeu ici: le prix minimum du CO2 et le tarif punitif. Vraiment pas très libéral, tout cela!
Ce n’est pas pour rien que les clubs climatiques n’existent pas, vue l’infinie diversité d’économies, de sociétés et de politiques climatiques. Cela étant, les prix du CO2 sont fixés par les pays ou les régions, si tant est que de tels prix existent. En revanche, les prix uniformes et minimaux réglementés par l’Etat entraînent des distorsions du marché. Ce que non seulement les libéraux, mais aussi tous ceux qui ont terminé leur première année d’apprentissage savent. Enfin de tels clubs sont en contradiction avec les Accords de Paris, dont le but est de développer une coopération aussi large que possible, et non de procéder par exclusion.
Sur le club climatique, l’UE n’a sans surprise, adoptĂ© que la clause punitive. Elle est fĂ©licitĂ©e par des pays très protectionnistes qui, jusqu’ici, n’avaient montrĂ© que très peu d’intĂ©rĂŞt pour la protection du climat. Quant Ă l’«expert» d’Avenir Suisse, il admet que «la variante [de l’UE] est clairement plus bureaucratique que la […] taxe punitive, mais la Suisse devrait sĂ©rieuseÂment envisager de rejoindre le club climatique de l’UE.» Un gadget protectionniste motivĂ© par la fiscalitĂ© et bureaucratique. Pourquoi y adhĂ©rer? Et comment imaginer que cela puisse rĂ©soudre le problème du climat?
Avenir Suisse ne comprend rien, ni la politique climatique ni le libéralisme. C’est à se demander si dans ce pays, les «penseurs» ont encore un lien avec la réalité lorsqu’ils balancent des phrases du style: «Ici non plus, on ne peut manifestement pas contourner l’Europe. La Suisse devrait donc rejoindre le club climatique de l’UE.»
La Suisse vient d’enterrer l’accord-cadre avec l’UE. Négocier un nouvel accord, adhérer à un club fantôme, c’est irréaliste. La probabilité que les politiciens et la population valident un accord coûteux, cloisonnant et bureaucratique semble des plus minimes. Il faut conclure: Avenir Suisse a une fois de plus échoué dans sa prétendue compétence de base, la réflexion.
Communiqués de presse
Programme d’allégement budgétaire: rationaliser l’administration au lieu d’affaiblir la formation professionnelle
Programme d’allègement 2027: réduire les dépenses de manière conséquente
OUI à la suppression de la valeur locative
L’usam salue le renforcement de la formation professionnelle supérieure
Loi sur la radio et la télévision: l’usam déçue par la commission du Conseil des États