Publié le: 5 juillet 2019

Les dés seront jetés, mais plus tard

RéVISION lpp – La conférence de presse du 2 juillet a permis à l’usam de présenter sa solution de prévoyance professionnelle. Avec les interventions du président Jean-François Rime et du directeur Hans-Ulrich Bigler, tous deux conseillers nationaux. Et d’expliquer en quoi cette solution se différencie de celle des syndicats et de l’Union patronale suisse.

Intervention de Jean-François Rime, président Union suisse des arts et métiers usam, conseiller national (UDC/FR): «Le peuple suisse a déjà eu, à deux reprises, l’occasion de s’exprimer sur la question d’un abaissement du taux d’intérêt minimal LPP. Il a dit non dans les deux cas. En 2010, il manquait des mesures de compensation. En 2017, concernant la Prévoyance vieillesse 2020, le Parlement avait surchargé le bateau. Nous avons été satisfaits – et le sommes toujours – d’avoir été au nombre des gagnants lors de cette votation. Cependant, le fait que le taux de conversion minimal LPP soit encore de 6,8% pose un problème toujours plus épineux (…). Pour nous, dès le départ, quatre points étaient déterminants:

(1) Le taux de conversion minimal LPP doit être abaissé de façon substantielle. (2) Les déficits résultant de cette baisse et affectant les rentes LPP doivent être comblés le plus largement possible, mais dans le respect strict du principe des trois piliers. (3) Pour que la réforme ne devienne pas trop coûteuse, il importe de renoncer à toute extension des prestations. (4) Il convient de ménager le segment des bas salaires dans lequel toute augmentation des cotisations sociales peut rapidement mettre des emplois en danger.»

«Au cours des négociations, il est apparu que les syndicats n’approuveraient un abaissement du taux de conversion minimal LPP – dont la nécessité est évidente depuis fort longtemps – que si des suppléments de rentes financés par des cotisations salariales étaient intégrés à la LPP à titre compensatoire. Pour l’usam, cette rupture avec le principe des trois piliers est inacceptable. Sur ce point, le modèle usam se distingue fondamentalement de celui des syndicats et de l’Union patronale suisse.»

Intervention de Hans-Ulrich Bigler, directeur Union suisse des arts et métiers usam, conseiller national (PLR/ZH): «Dans le modèle qu’elle propose, l’usam renonce délibérément à développer le niveau des prestations (…). L’usam renonce expressément au relèvement des cotisations sociales en pour-cent du salaire qui, dans son principe, est préjudiciable à la place économique suisse. Une telle hausse provoque en effet un renchérissement des produits et diminue ainsi la compétitivité de nos entreprises. Elle réduit le pouvoir d’achat des consommateurs et prive les entreprises des moyens dont elles auront un urgent besoin pour investir à l’avenir (…). «Pour les arts et métiers, il est important que notre modèle s’abstienne de toucher à la déduction de coordination. Le segment des bas salaires est ainsi protégé contre des excès de charges supplémentaires.» La solution que nous proposons est honnête et transparente. Ces exigences feront encore l’objet de quelques débats houleux.»

«En ce qui concerne la révision de la LAA, les partenaires sociaux ont réussi à se mettre d’accord. Je trouve regrettable que cela n’ait pas été possible avec la LPP. L’usam ne peut approuver qu’une solution finan­cièrement supportable, qui s’en tienne aux trois piliers. Ce n’est pas le cas de la proposition majoritaire, beaucoup trop coûteuse et reposant sur des mécanismes de redistribution étrangers au système, ce que les arts et métiers ne peuvent soutenir.»

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