Publié le: 6 mars 2020

Les Etats du Golfe à bride abattue

ccg – Infrastructures, transports, construction et mécanique, technologies environnementales,

architecture et design ou technologies médicales, sans oublier l’alimentation et les produits de luxe:

tout est bon à prendre pour les PME suisses prêtes à jouer un rôle actif dans cette région.

La Suisse et le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) ont conclu il y a six ans un accord de libre-échange dans le cadre de l’Association européenne de libre-échange (AELE). Les membres du CCG sont Bahreïn, le Qatar, le Koweït, Oman, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU). Que penser de cet accord?

De plus en plus d’entreprises suisses sont attirées par la région. Les six pays du CCG sont considérés comme des marchés attractifs pour nos PME. Les produits et services suisses y bénéficient en effet d’une excellente image. Les Etats du Golfe ont également gagné en importance en tant que lieu stratégique grâce aux investissements massifs consentis dans les infra­structures et à leur bon réseau mondial.

Actuellement, les gouvernements des Etats du Golfe investissent massivement dans l’expansion et la diversification de leurs économies. Une chance à saisir pour les entreprises suisses qui vendent des produits et un savoir-faire dans les domaines des infrastructures, des transports, de la construction mécanique, des technologies propres, de l’architecture et du design, des technologies médicales, de l’alimentation et des produits de luxe

Cinq milliards d’exportations

L’accord de libre-échange est entré en vigueur en 2014. La région du CCG est un important marché d’exportation pour la Suisse, avec un potentiel de croissance considérable. Ce potentiel se reflète dans les chiffres. En 2009, les exportations suisses vers les Etats du CCG se sont élevées à 3,4 milliards de francs suisses, tandis que les importations ont atteint près de 700 millions de francs suisses. En 2019, les exportations vers la région s’élevaient à environ 5 milliards de francs et les importations en provenance des Etats du Golfe à environ 1 milliard de francs suisses. La Suisse exporte principalement des machines, des montres, des produits pharmaceutiques, des pierres précieuses et des bijoux. Les importations les plus importantes en provenance des Etats du CCG comprennent des pierres précieuses, des métaux précieux et des bijoux. En raison de leur fonction de réexportateurs régionaux, les Emirats arabes unis (EAU) se classent au premier rang en termes d’exportations et d’importations de la région du CCG.

Poursuivre la libéralisation

Toutefois, les parties contractantes souhaitent étendre et approfondir le commerce et les services mutuels. Des discussions sont actuellement en cours pour renforcer les inves­tissements mutuels et les Etats du Golfe sont particulièrement intéressés par les biens technologiques en provenance de la Suisse. Ces Etats connaissent une transition rapide. Les Emirats arabes unis et le Qatar sont généralement à la recherche d’une diversification. L’Arabie saoudite veut se concentrer sur les technologies environnementales et les formes alternatives de production d’énergie. L’Arabie saoudite veut également étendre sa base industrielle et se concentre donc déli­bérément sur la formation profes­sionnelle en alternance. Quelque 70 écoles professionnelles ont été créées dans tout le pays. Ce qui manque, ce sont les entreprises…

Pour les entreprises suisses conscientes des risques, les Etats du CCG peuvent offrir des perspectives commerciales intéressantes. Cependant, il faut toujours se rappeler qu’ils sont non seulement culturelle­ment différents, mais qu’ils ont aussi un système juridique complète­ment différent. Précision utile: il n’y a pas (encore) d’accord de libre-échange sur le système juridique.

SC/JAM

disruption bien romande

Des robots suisses pour les dromadaires

L’exemple est bien connu, mais il vaut le rappel. Pour les courses de dromadaires, le Qatar et d’autres pays friands de courses de camélidés utilisaient des enfants. Mauvais pour l’image.

C’est là que les Romands ont mis le pied à l’étrier. Les premiers robots jockeys ont été produits au début des années 2000 en Suisse par la société K-Team. Ils pesaient 25 kg et coûtaient environ 5000 euros. Les dromadaires étant habitués au contact humain. Alors, pour ne pas les traumatiser, les premiers robots testés au Qatar en 2005 étaient des androïdes équipés de casques et lunettes solaires. L’histoire ne retiendra pas le nom du parfum utilisé pour compléter le tableau.

En 2017, ces robots ont été produits par de petites entreprises locales. Entre-temps, les dromadaires se sont habitués à ces passagers plus calmes. Ils sont fabriqués en aluminium et en plastique, pèsent moins de 4 kg et coûtent aussi moins cher. Le bras droit est actionné par un système rotatif qui lui permet de donner des coups de fouet (hélas, du point du vue des dromadaires) tandis que le bras gauche tient les rênes.

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