Publié le: 4 octobre 2019

Les PME s’activent tous azimuts!

pme et politique – Jean-François Rime, le président de l’usam, explique pourquoi il est important d’élire des représentants des PME au Parlement, à l’aide d’exemples tirés de la législature de 2015 à 2019.

Journal des arts et métiers: Quand on pense à la fin de la législature, où les PME ont-elles été les plus touchées par cette législature?

Jean-François Rime: Presque toutes les décisions politiques touchent les PME – directement ou indirectement. Même les propositions qui, à première vue, n’ont pas d’impact direct sur elles ont des répercussions. Qu’il s’agisse des coûts liés à la réglementation, des coûts sociaux, du droit du travail, des transports et de la politique environnementale, ceux-ci doivent toujours être supportés par PME. C’est pourquoi il est important pour les entrepreneurs de s’impliquer en politique.

Quelles sont les menaces concrètes pour les entreprises?

Partout, il s’agit de coûts supplémentaires que les entreprises doivent assumer – tant que personne ne s’y oppose. Prenons le secteur social, par exemple: comme vous le savez, la gauche ne se retient jamais ici. Mais de telles idées d’expansion pourraient être bloquées en grand nombre.

Par exemple, il a été possible de bloquer l’extension de la LAA aux maladies psychosomatiques. Ou dans le cas de l’AI, les quotas pour l’emploi des personnes handicapées ont été rejetés. Tous les référendums dans le domaine de la politique sociale ont été gagnés: la Prévoyance vieillesse 2020 et AVSplus ont été rejetées, la surveillance de l’AI à l’aide des «détectives sociaux» a été acceptée. Tout cela grâce aussi aux représentants des PME en politique. Leur contribution ne peut guère être surestimée.

Et oĂą y a-t-il eu des Ă©checs?

Dans le secteur de la santé, il n’a pas toujours été possible de contenir la croissance des coûts à long terme. Nous n’avons pas non plus pu empêcher la suppression des actions au porteur.

Quels autres sujets importants avez-vous relevés?

Le vote sur le revenu de base a été remporté, ce qui a permis d’éviter des développements indésirables massifs. La révision de la loi sur l’égalité des chances n’a pas complètement empêché l’introduction de contrôles des salaires, mais ces contrôles ne s’appliquent qu’à 100 employés ou plus…

Mais encore?

Dans le domaine de la mobilité, nous avons pu faire passer le 2e tube par le Saint-Gothard et réunir sous un même toit le Fonds national des transports routiers et d’agglomération et le financement de l’infra­structure routière nationale.

Y a-t-il eu des succès dans le domaine fiscal?

Le oui à la réforme RFFA/AVS a probablement été le projet le plus important entre 2015 et 2019; il a apporté une contribution signifi­cative à la sécurité juridique et à la sécurité des investissements en Suisse. Important pour les PME: nous avons pu parvenir à une imposition partielle plus modérée des dividendes et une augmentation des allocations familiales a été rejetée. Les deux sont un succès pour l’économie et un compromis satisfaisant pour les PME.

L’augmentation de la réglemen­tation est difficile à digérer. Qu’est-ce que les représentants des PME ont pu obtenir?

Cela me rappelle spontanément le monstrueux projet Largo. Le projet de révision de la loi sur les denrées alimentaires comptait à l’origine plus de 2000 pages – un grand classique du Swiss Finish.

Les bureaucrates suisses voulaient faire mieux que ceux de l’UE et exigeaient des exigences plus strictes que celles exigées par l’UE. Cela aurait affaibli nos PME et l’économie suisse dans son ensemble. Grâce à des efforts conjoints, les réglementations inutiles les plus problématiques, les plus dangereuses et les plus coûteuses ont pu être annulées et les coûts de réglementation de plus de 300 millions de francs suisses au départ ont été réduits de plus de 90%.

D’autres succès enregistrés?

Dans l’aménagement du territoire, par exemple. L’initiative d’étalement urbain des jeunes Verts aurait conduit à une péjoration des espaces de vie et des zones économiques. Les PME et les entreprises industrielles auraient été empêchées de développer leurs activités sur leur propre site. Nous avons pu montrer clairement que les initiateurs n’ont pas pris en compte les conséquences économiques de leur texte. L’initiative a finalement été balayée avec 63,7% des voix.

Qu’est-ce que tous ces exemples ont en commun?

Qu’en fin de compte, il est de la plus haute importance que les préoccupations et les intérêts des PME suisses soient représentés et entendus de manière adéquate sous la Coupole. C’est la seule façon pour l’industrie de conserver l’esprit d’entreprise dont les PME ont besoin pour réussir. Ce n’est qu’ainsi qu’ils pourront préserver les emplois, en créer de nouveaux et contribuer ainsi au bien-être de la Suisse.

J’invite donc tous les entrepreneurs – ainsi que leurs employés – à envoyer leurs représentants politiques à Berne, car ils représentent réellement leurs intérêts. Dans le meilleur des cas, choisissez au moins des candidats qui votent en faveur des PME dans notre classement des parlementaires!

(En)

Adaptation: JAM

www.renforcer-nos-pme.ch/

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