Publié le: 5 octobre 2018

Léger rafraîchissement pour les PME

BAROMèTRE – Le baromètre UBS des grandes entreprises a légèrement baissé de 0,58 point 
en juillet à 0,56 point en août, celui des petites et moyennes entreprises de 1,18 à 1,13 point. Mais 
les deux baromètres étaient encore en août au-dessus de leur moyenne de long terme.

Dans les PME, la plupart des sous-indicateurs sont à l’origine de la légère dégradation de la situation économique. En août, ce sont surtout les commandes en provenance de l’étranger, la production ainsi que les nouvelles commandes qui ont enregistré une baisse par rapport à l’exercice précédent. Les perspectives plus optimistes des PME ont permis d’éviter un recul plus important.

Dans les grandes structures, le 
tableau est plus contrasté. En comparaison avec le mois précédent, la baisse des entrées de commandes, le carnet de commandes ainsi que le niveau de la production ont eu le plus gros effet négatif sur le baromètre. Tous les autres sous-indicateurs étaient meilleurs, mais n’ont pas permis de stopper le recul du baromètre des grandes entreprises.

PME: dans l’industrie

Dans l’ensemble, les PME de l’industrie ont eu de meilleurs résultats que les grandes entreprises. Tandis que, depuis mars, le baromètre des grandes entreprises a perdu 0,8 point (un record depuis 2011 pour le baromètre), celui des PME n’en a perdu que 0,1 et est globalement plus élevé que celui des grandes entreprises.

Dans les entreprises de construction, le carnet de commandes s’est légèrement amélioré au troisième trimestre (de juillet à septembre 2018 – les entreprises ont été sondées en juillet) par rapport au trimestre précédent, aussi bien dans les grandes entreprises que dans les PME, avec des résultats meilleurs pour les grandes entreprises. Cependant, ces meilleurs carnets de commandes des grandes entreprises ne se reflètent ni dans les bénéfices, ni dans la 
situation commerciale, ni dans les attentes en matière d’évolution des prix envisagés pour le quatrième 
trimestre.

Au troisième trimestre, les grandes entreprises ont certes évalué que la situation commerciale était bonne. Mais la différence par rapport aux PME n’était que minime. En revanche, sur la même période, les grandes entreprises de cabinets d’architectes et les bureaux d’études ont encore eu une évaluation de la situation économique meilleure que celle des PME.

Grandes structures: les services

Les entreprises de services ont 
toujours une bonne évaluation de la situation économique. Au troisième trimestre, les grandes entreprises ont trouvé la situation commerciale meilleure que les PME. L’évaluation plus positive de la situation commerciale par les grandes entreprises se reflète aussi dans d’autres indicateurs du secteur des prestations de services. Ainsi, sur ces trois derniers mois, les revenus ainsi que la demande ont été meilleurs pour les grandes entreprises que pour les PME. Au cours du prochain trimestre, les PME s’attendent cependant à une plus forte augmentation des prix, ce qui pourrait à nouveau améliorer un peu leur situation.

Tandis que les branches de l’industrie se remettent doucement du choc du franc, la situation est encore tendue dans le commerce de détail. Pour les PME comme les grandes entreprises, comme avant, la situation commerciale n’est que satisfaisante. Toutefois, ces trois derniers mois, les résultats dans les grandes entreprises se sont améliorés.

Au cours des trois prochains mois, les perspectives en matière de chiffre d’affaires sont également optimistes. Les PME du commerce de détail ne peuvent cependant pas encore profiter de cette perspective plutôt positive. En effet, au troisième trimestre, les résultats ont continué de baisser. De plus, pour les trois prochains mois, les PME tablent sur des chiffres d’affaires en stagnation.

UBS

COMMENTAIRE PAR HENRIQUE SCHNEIDER (USAM)

Incertitude en sourdine

Tous les voyants sont au vert. L’économie est en croissance, les exportations augmentent, le chômage diminue. Et pourtant, le baromètre réalise un 
résultat en dessous des attentes. 
Comment l’expliquer ?

Malgré la situation économique 
généralement bonne, plusieures questions subsistent. Et elles ne se situent pas seulement au niveau macroéconomique, mais concernent aussi la géopolitique, les marchés financiers et la question européenne. Ce baromètre révèle également les points d’interrogation microéconomiques qui subsistent dans les PME. Il est frappant de constater que les grandes structures sont plus optimistes que les petites. L’explication réside dans les anticipations concernant l’évolution des prix. Les PME sont confrontées à une concurrence brutale sur les prix. Pour tenir le coup, elles doivent sacrifier leurs marges – déjà très minces. Elles s’attendent à une meilleure situation du côté des commandes, mais pas 
nécessairement à des bénéfices plus élevés ou à des créations d’emplois. Les différences entre les services et l’industrie sont également frappantes. Cela tient d’une part à la force du franc suisse – il y a un consensus sur son 
retour – et d’autre part à une augmentation de la productivité.

Même en sourdine, l’incertitude économique n’est pas bonne pour les entreprises. Toutefois, elle peut s’avérer positive, car elle induit une meilleure planification. Les PME créent alors des «réserves de rationalité». Car c’est dans l’incertitude que quantité de nouvelles idées – et parmi elles d’excellentes – ont vu le jour. (SC)

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