Ordonnance concernant les mesures applicables aux cas de rigueur: l’usam exige que les entreprises fermées soient traitées équitablement
Mistral gagnant évanoui
AEROSUISSE – L’aviation suisse vole à vue. L’association de branche s’emploie à assurer la sécurité de la planification et à rétablir les connexions internationales. Des dizaines de milliers d’emplois sont actuellement menacés.
C’était avant. Avec un total de plus de 58,5 millions de passagers traités, les trois aéroports nationaux de Zurich, Genève et Bâle venaient d’établir un nouveau record en 2019. Le coup de frein fut terrible. «Alors que ces dernières années, un fort vent arrière a apporté une croissance stable à l’aviation suisse, depuis 2019, l’ensemble du secteur de l’aviation – à l’exception de l’espace, où la Suisse est à l’avant-garde – est exposé à de forts vents contraires et qui soufflent de plus en plus fort», déclare Philip Kristensen, CEO d’Aerosuisse.
Au niveau des années 1950
Les raisons en sont diverses, citons les débats sur le climat avec des demandes d’interdiction des vols intra-européens, les taxes sur les billets d’avion et pour finir, encore le Covid-19. «La situation est dramatique. Le volume du trafic en Suisse s’est effondré de plus de 90%, et le nombre de passagers se situe au niveau des années 1950», note Kristensen.
En conséquence, les revenus de tous les partenaires du système – compagnies aériennes, aéroports, contrôle du trafic aérien, prestataires de services d’assistance en escale, se sont évaporés.
«Pour aggraver les choses, certaines mesures de quarantaine prises par l’OFSP ont poussé le trafic aérien suisse dans une impasse. Les mesures de l’OFSP n’ont pas été coordonnées avec nos pays voisins ou au niveau international», regrette Kristensen.
Or plus la crise dure, plus la situation des revenus se détériore. Néanmoins, notre interlocuteur tente de rester optimiste: «La politique aéronautique suisse doit maintenant se concentrer sur le rétablissement des liens internationaux avec la Suisse. Nous avons un besoin urgent de planifier la sécurité».
Répartir les risques, les coûts
Il est donc d’autant plus important aujourd’hui de renforcer la compétitivité de l’industrie aéronautique et spatiale suisse. «La concurrence ne doit pas être faussée et il faut éviter les dépenses supplémentaires en frais et taxes ou en travail administratif», demande Kristensen. Au niveau politique, l’association fait campagne pour l’introduction modérée de données environnementales et une répartition équitable des risques. Et elle s’est engagée pour les avions de combat (votés le 27 septembre dernier).
Bien que le vent ait tourné, l’importance de l’aviation pour la Suisse va continuer à croître. Selon Kristensen, l’industrie dispose encore d’un grand potentiel… de progrès: progrès technologique, progrès des carburants durables, des nouvelles technologies de moteurs et d’avions plus silencieux. «L’aviation suisse était extrêmement saine avant la crise. Elle sera donc en mesure de prendre un nouveau départ avec succès – tout en remboursant le prêt accordé par la Confédération.»
Corinne Remund
once upon a time
190 000 emplois et 33,5 milliards de CA
Aerosuisse – l’organisation faîtière de l’industrie aéronautique et aérospatiale suisses – fut fondée en 1968 à l’initiative de l’Aéroclub de Suisse, avec la participation de l’AOPA Suisse, de Swissair et d’autres entreprises et associations. Son but était alors de renforcer la présence publique de l’ensemble de la branche et de parer à la grande offensive prévue de la Noise League sur l’aviation suisse.
Aujourd’hui, la tâche principale d’Aerosuisse est de protéger les intérêts de l’industrie aérospatiale suisse, de représenter les besoins des différents acteurs auprès du monde extérieur et de garantir les bases de son existence. L’association est également active au niveau politique et, entre autres, elle exerce une influence sur l’élaboration de la base juridique dans le secteur aérospatial.
Aerosuisse compte actuellement environ 140 entreprises et organisations parmi ses membres. L’industrie aérospatiale suisse emploie environ 190 000 personnes. L’ensemble du secteur génère un chiffre d’affaires annuel d’environ 33,5 milliards de francs suisses.CR
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