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«Nous avons payé cette succession»
successions – Le cas de la carrosserie Brumana à Mendrisio illustre l’impasse dans laquelle se retrouveraient de nombreuses entreprises du secteur des garages et une multitude de PME dans le pays. L’initiative mettrait à mal la substance entrepreneuriale.
Enrico Brumana ne veut juste pas entendre parler d’un nouvel impôt sur les successions. «Je me souviens que mon père avait déjà dû s’acquitter d’une taxe énorme, lorsque j’ai repris l’entreprise avec mon frère Dario en 1986, s’exclame-t-il. En fait, l’impôt tessinois sur les successions s’élevait déjà à l’époque à plus de 11% environ de la valeur de l’entreprise, sauf erreur de ma part. Et il nous a fallu plusieurs exercices pour la payer. Mais avec une ponction de 20%, je ne vois pas du tout comment cela serait possible. Il vaudrait alors mieux laisser tomber.»
Cet entrepreneur tessinois basé à Mendrisio explique que lui et son frère souhaitaient remettre d’ici quelques années cette entreprise familiale aux générations suivantes qui se sont déjà impliquées chez Brumana Automobili. Tous deux expliquent qu’ils ont, pour cette raison, procédé à d’importants investissements, afin de pérenniser la carrosserie: «Nous avons construit un tout nouvel immeuble, Via Rime, après avoir vendu à McDonald’s la parcelle sur laquelle était située l’ancienne exploitation.»
Investissements importants
Mise en route en 2012 après deux années de travaux, le nouvel outil a permis de réorganiser complètement la circulation des véhicules entre les différents postes et d’optimiser le flux de production, préparation, peinture, polissage et finissage: «Nous voulions à tout prix éviter les bouchons dans les parkings à l’entrée et à la sortie, comme c’était le cas dans l’ancien bâtiment.»
De plus, il a fallu également moderniser les installations, avec de nouveaux fours équipés de robots de séchage qui permettent de travailler sur une voiture repeinte après une dizaine de minutes, contre plus de deux heures auparavant. «Tout récemment, nous avons mis en marche un four à émission zéro, c’est-à -dire sans aucun rejet dans l’atmosphère. Nous pourrions même exploiter notre carrosserie dans une zone résidentielle!»
«Ce serait plus facile de vendre»
Hélas, non seulement l’Etat n’offre aucune forme reconnaissance à ces efforts en faveur de l’environnement et du développement durable. A l’image de cette centrale solaire qui a été installée sur le toit.
«Ce nouvel impôt de 20% serait un véritable cauchemar.»
C’est même le contraire, selon lui, car l’Etat deviendrait un fossoyeur de PME au cas où l’initiative sur les successions passait. «La perspective de devoir s’acquitter d’un nouvel impôt de 20% sur les successions, est un véritable cauchemar, soupire le carrossier. Nous serions au plus mal, car, du point de vue entrepreneurial, cette pénalisation serait bien trop écrasante. Pour nous, comme pour de nombreuses autres entreprises.»
Enrico Brumana va plus loin: «Dans ces circonstances, je ne souhaiterais pas mettre nos enfants dans une telle situation. Même si cela s’oppose à l’objectif que nous nous étions fixé, car ce garage, nous l’avons bâti pour eux. Si cela passait, je pense que nous remettrions tout en discussion. Ce serait plus facile de vendre que de leur mettre cet immense poids sur les épaules… »
Et si les banques jouaient le jeu? «Même si je doute fort que les banques nous prêtent pour cela, si un prêt était consenti, je ne pense pas que j’utiliserais les montants alloués pour financer un impôt.
«Je ne veux pas mettre mes enfants dans une telle situation.»
Il s’avoue absolument choqué par l’idée d’un tel impôt. «Comment peut-on vouloir imposer une succession, s’exclame le Tessinois. Nos autorités devraient plutôt songer à encourager la transmission d’entreprises d’une génération à l’autre et de pérenniser des emplois, au lieu de les pénaliser la substance entrepreneuriale.»
Laurence Droz
François Othenin-Girard
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BRUMANA
Histoire de famille
«Mon père Flavio a débuté en 1956. Il a construit dans un premier temps à Lugano une petite PME de réparation en peinture sur auto, raconte Enrico Brumana. Son père avait appris le métier à Vernate puis à Zurich. «Le déménagement de l’entreprise, le premier, a eu lieu en 1965 et mon père est venu s’installer à Mendrisio, rue Maderno, avec un nouvel associé. La raison sociale était alors Brugnoli-Brumana. En 1966, l’associé s’est retiré et l’entreprise devenue propriété de Flavio Brumana. En 1986, j’ai commencé avec mon frère Dario. Moi pour la partie administrative, mon frère pour la partie technique. En 2010, nous avons vendu le terrain à McDonald’s et nous avons construit ici, Via Rime, cette nouvelle carosserie.» Ogi
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