L’usam s’oppose avec véhémence à la hausse des cotisations salariales
«Nous n’acceptons pas cette arnaque!»
«NO BILLAG» – La Chambre suisse des arts et métiers recommande avec une large majorité de voter OUI à l’initiative «No Billag».
Tout chef d’entreprise doit dĂ©jĂ payer la redevance mĂ©diatique en tant que particulier. Tous les collaborateurs doivent aussi payer la redevance. Et alors que les entreprises ne peuvent ni Ă©couter la radio, ni regarder la tĂ©lĂ©vision, elles devraient encore, de façon totalement injustifiĂ©e, ĂŞtre doublement grevĂ©es d’un impĂ´t pouvant atteindre un montant de 35 530 francs par annĂ©e. Jean-François Rime, prĂ©sident de l’usam, commente la dĂ©cision de la Chambre suisse des arts et mĂ©tiers en ces termes: «Les arts et mĂ©tiers n’acceptent pas cette arnaque, argumente-t-il. Les interventions parlementaires visant Ă amĂ©liorer la situation ont toutes Ă©tĂ© rejetĂ©es par la ministre des mĂ©dias, Doris LeutÂhard. Les entreprises seraient donc ĂŞtre imposĂ©es Ă double sans qu’aucun dĂ©bat n’ait eu lieu au sujet de la SSR et de son mandat de service public. Une pareille politique est inacceptable, lance Jean-François Rime. Et nous nous y opposons.»
Après un débat soutenu, la Chambre suisse des arts et métiers a décidé de recommander le soutien à l’initiative «No Billag». Et ceci, non pas dans le but, comme l’affirme à tort la SSR, de creuser sa tombe, mais en premier lieu pour la raison suivante: en cas de Oui à l’initiative, la discussion tant attendue sur les services fournis par le géant des médias parrainé par l’Etat devrait être lancée. Et parce que les PME ne devraient pas devoir payer ce qu’elles n’ont pas demandé.
Arguments des opposants
Les adversaires à l’initiative craignent qu’un Oui à l’initiative «No Billag» ne signifie la fin de la SSR. René Rohner, président de l’Union cantonale des arts et métiers d’Appenzell (Rhodes-Extérieures) et membre du comité de la SSR pour la Suisse de l’Est (SRG Ostschweiz), argumente son refus en le basant sur la solidarité entre les régions du pays. En Suisse romande, Blaise Matthey, directeur de la FER à Genève, résume d’un trait: «Cela se résume à savoir si nous sommes pour ou contre la SSR.» Quant à Olivier Mark, président de JardinSuisse, il note que, «malgré la double imposition et l’attitude empreinte d’arrogance de la SSR, une suppression complète de cette dernière serait disproportionnée.»
Que doit faire l’Etat?
Le prĂ©sident de l’usam et conseiller national Jean-François Rime (UDC/FR) a centrĂ© son propos sur le point suivant: «Qu’est-ce que l’Etat doit et peut faire, qu’est-ce que le marchĂ© peut rĂ©aliser lui-mĂŞme?» Par service publique, rappelle-t-il, «il faut entendre des prestations Ă©tatiques qui doivent ĂŞtre nĂ©cessairement rĂ©alisĂ©es et que le secteur privĂ© ne peut pas offrir lui-mĂŞme.» Aujourd’hui, la Suisse connait une grande diversitĂ© des mĂ©dias. Or l’expansion rĂ©gulière de la SSR dans un tel contexte contredit toutes les rĂ©alitĂ©s Ă©conomiques. «Le Conseil fĂ©dĂ©ral et son administration incluent dans la notion de service publique tout ce que la SSR fait actuellement, dĂ©plore le prĂ©sident de l’usam. Or c’est prĂ©cisĂ©ment parce que la SSR a Ă©tĂ© jusqu’ici financièrement choyĂ©e qu’elle n’est pas prĂŞte Ă bouger d’un millimètre.» Cette rĂ©alitĂ© se reflète selon lui Ă©galeÂment dans l’importance exagĂ©rĂ©e accordĂ©e aux activitĂ©s de relations publiques.
Une question de crédibilité
Même pour Peter Schilliger (PLR/LU), seul un Oui à l’initiative «No Billag» offre l’occasion de discuter en profondeur les services de la SSR. «Notre adversaire n’est pas la SSR, précise l’entrepreneur lucernois face aux adversaires de l’initiative. Toutefois, les services de radio et de télévision de l’Etat doivent maintenant être débattus sur une base plus large. Jusqu’ici, le rôle politique se réduisait à un simple débat lorsque le Conseil fédéral et l’administration avait déjà discuté avec la SSR. Maintenant, il faut que cela change!» Même constat pour la conseillère nationale Sylvia Flückiger (UDC/AG), qui rappelle que l’usam est impliquée depuis dix dans la lutte contre les nouvelles taxes, frais supplémentaires et injustifiés au Parlement. «Pourquoi devrions-nous accepter que les PME paient chaque année 300 millions de francs de plus en services qu’elles n’ont pas commandé?» Du reste, lance-t-elle, les arguments avancés dans la lutte contre la loi sur la RTV sont toujours valables: «Les PME n’écoutent pas la radio ni ne regardent la télévision.» Seules les personnes le font, et on leur demande déjà de s’acquitter de ces montants en privé.» Il faut selon elle s’engager pour «No Billag», car il en va de la crédibilité des arts et métiers.
En/usam
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