Publié le: 4 novembre 2022

Nuage administratif et peur de l’immixtion

cloud fédéral – Berne prévoit en principe des niveaux de confidentialité qui permettent une utilisation de son cloud. En revanche, si les informations sont trop sensibles, elles doivent être sauvegardées ailleurs.

Le cloud permet d’accéder à des données où que l’on se trouve. Ce système est très efficace et intéressant pour sauvegarder, enregistrer et communiquer des informations.

La Confédération a même lancé un appel d’offres pour un «Publics Clouds Confédération» et conclu des contrats auprès de cinq grands fournisseurs: Amazon, IBM, Microsoft, Oracle et Alibaba.

On crie au scandale!

Or voilà qu’un citoyen a exigé au tribunal administratif que la Confédération ne travaille pas avec des fournisseurs étrangers. Les journaux de tous les bords ont crié au scandale. Il y a certes lieu d’appeler à la prudence. Toutefois il est aussi bon de rappeler que ce n’est pas l’endroit qui garantit la sécurité des données. L’Internet est une toile qui nous met potentiellement tous en contact avec les problèmes que cela peut créer.

En effet, à quoi servirait-il d’avoir un cloud suisse s’il n’offrait les garanties suffisantes à la préservation et la sécurité correctes des données? Le plus important consiste à se doter des meilleures technologies de protection pour assurer l’intégrité des données autant contre des cyberattaques que contre l’immixtion d’autorités étrangères. Et un fournisseur étranger peut très certainement offrir les garanties suffisantes.

La peur du péril jaune virtuel

Certains n’arrivent tout de même pas à se détacher de l’idée que les autorités américaines ou chinoises puissent intervenir dans les données de la Confédération. L’argument est soutenu par le fait que le Cloud Act oblige les fournisseurs de solutions de cloud à livrer les données aux autorités américaines, que cela soit aux États-Unis ou sur sol étranger.

Il est aussi difficile de s’imaginer comment Alibaba refuserait d’obtempérer à un ordre du comité central du Parti communiste chinois exigeant les données de la Confédération sur son cloud. La loi sur la sécurité des données oblige les entreprises à en laisser l’accès à l’État.

Forte de ces informations, la Confédération prévoit des niveaux de confidentialité qui permettent une utilisation de ces clouds. Alors que si les informations sont trop sensibles, les sauvegardes se feront ailleurs.

«la loi sur la sécurité des données oblige les entreprises à laisser l’accès à l’état.»

La question est encore posée de savoir s’il est conforme à la loi d’avoir un cloud public en dehors de l’infrastructure de la Confédération. Si la réponse est négative, l’État risque de s’arroger des compétences plus nombreuses pour lui et ses entreprises proches.

Mikael Huber, usam

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