Publié le: 15 mai 2020

Oser repenser normalement

SMART RESTART – L’usam s’engage à ce que l’économie revienne à la normale le plus rapidement possible. Dans son «programme d’action», elle rejette clairement les nouvelles convoitises de la gauche et s’engage à travailler sur les fondamentaux.

Cette semaine, le Conseil fédéral a décidé d’assouplir encore les mesures de protection contre le Corona­virus. A partir du lundi 11 mai, les magasins et les restaurants, entre autres, pourront rouvrir.

Le gouvernement va plus loin que ce qu’il avait annoncé le 16 avril. A l’époque, le secteur de la gastro­nomie n’avait même pas été mentionné et on ne savait pas clairement quelle gamme de produits les grossistes étaient autorisés à vendre, tandis que le secteur du détail devait continuer à attendre.

C’est un premier pas, mais il en faudra d’autres. Pour renforcer les conditions-cadre de manière ciblée, l’usam formule diverses exigences concrètes. En matière de politique budgétaire, le frein à l’endettement ne doit en aucun cas être relâché. En matière de politique fiscale, l’usam demande que le système fiscal soit simplifié et que l’on renonce à l’introduction de nouveaux impôts, de nouvelles taxes et redevances.

Le tourisme se réveille

Tant les déclarations que les non-déclarations ont suscité un grand mécontentement et une frustration généralisée dans les secteurs con­cernés. En conséquence, d’innombrables rapports ont été envoyés à l’usam, les détaillants en particulier étaient en colère contre la distorsion de concurrence ordonnée par les autorités. La branche du tourisme, avec ses puissantes associations GastroSuisse et Hotelleriesuisse, a fait entendre sa voix au plus haut niveau: dimanche dernier, des représentants de onze associations au total ont rencontré une délégation du Conseil fédéral pour représenter conjointement leurs préoccupations.

renforcer les conditions-cadre de manière ciblée

C’est une réussite: à partir du 11 mai, les établissements de restauration pourront rouvrir sous conditions strictes. Dans une première étape de réouverture, un maximum de quatre personnes ou parents avec enfants seront autorisés à s’asseoir à une table. Le Conseil fédéral a l’intention de prendre une décision sur les prochaines étapes dès le 27 mai. Comme dans d’autres secteurs, l’ouverture progressive sera accompagnée de concepts de protection.

Le point de vue de l’usam

Dès Pâques, l’usam a présenté son concept de «Smart Restart», un plan qui prévoit une ouverture progressive en fonction de l’évolution épidémiologique. L’association professionnelle a donc réagi positivement au retour progressif et clairement programmé à la normale.

«L’usam est particulièrement satisfaite que le 11 mai, deux secteurs économiques qui ont été très touchés par le verrouillage, le commerce de détail et la restauration, pourront bénéficier de l’ouverture », a déclaré son directeur Hans-Ulrich Bigler. La faîtière des PME s’est également félicitée du fait que le Conseil fédéral ait repris ses considérations et les ait intégrées dans ses décisions. Ce n’est pas rien. Ces dernières semaines, l’usam et ses alliés dans les cantons ont fortement résisté à ce qu’ils considèrent comme une «distorsion inacceptable de la concurrence» et ont exercé une pression correspondante sur les grands distributeurs. Finalement – et avec une confirmation judiciaire – cela fut aussi un succès.

Les syndicats tentent le coup!

En marge de la première étape de cette réouverture, on trouve déjà les premières demandes pour la période suivante. Les syndicats ont longtemps essayé d’étendre leur influence – sans succès jusqu’à présent. Le PS, toujours aussi imaginatif, exige que tous les résidents de Suisse reçoivent chacun un bon de 200 francs. La joyeuse troupe des Jeunesses socialistes trouve la proposition «un peu décourageante» et pousse la valeur du bon à 1000 francs. Comme l’argent coule à flots, pourquoi pas? Et bien sûr, les socialistes, jeunes et vieux, réclament d’une même voix une cure drastique anticapitaliste: les «œillères capitalistes» devraient enfin être supprimées et les entreprises encore davantage freinées.

Au milieu de ce brouhaha, l’usam se tourne vers l’avenir. Contrairement à la gauche, elle le fait noir sur blanc, à l’aide de son «Agenda pour l’action» en étant consciente de la gravité de la situation. Et un constat émerge: il n’est tout simple­ment pas possible d’étendre encore les services sociaux. Ce qu’il faut, c’est une discipline budgétaire, une réduction durable de la charge pesant sur l’économie et l’évitement systématique de nouvelles charges. Gerhard Enggist

www.sgv-usam.ch/A4A_fr

Bras de fer avec la grande distributionMesures correctricesSoutien aux organisations membres

Fin avril, l’Union suisse des arts et métiers usam a réagi aux nombreuses informations faisant état de violations des restrictions de vente de la part des grands distributeurs. Elle est intervenue en conséquence auprès de Coop et Migros ainsi qu’auprès du Conseil fédéral.

La Conférence des chefs des départements cantonaux de l’économie publique (CDEP) s’est engagée à introduire des mesures de contrôle plus strictes dans les cantons. Compte tenu de ce renforcement et de la réaction des grands distributeurs dans le délai fixé, l’usam renonce à intenter une action en justice.

Mesures correctrices

Les grands distributeurs Coop et Migros ont réagi à l’intervention de la plus grande organisation faîtière de l’économie suisse dans le délai qu’elle leur avait fixé. Ils reconnaissent les difficultés d’application de l’ordonnance sur les restrictions de vente.

Le Conseil fédéral a lui aussi pris note de ces difficultés. Dans la phase initiale du confinement, il a déjà chargé le SECO d’envoyer un avertissement écrit aux grands distributeurs. L’intervention de l’usam pousse la Conférence des chefs des départements cantonaux de l’économie publique (CDEP) à agir. Celle-ci s’est engagée de manière contraignante à renforcer les contrôles dans les cantons. Le Comité directeur de l’usam a débattu de l’évolution de la situation et décidé de renoncer à intenter une action en justice.

Soutien aux organisations membres

Selon le Comité directeur de l’usam, la cause principale de ces distorsions de concurrence inacceptables réside dans la manière imprécise dont est conçue l’ordonnance COVID-19. Au lieu de laisser toute la branche du commerce ouverte, le Conseil fédéral a voulu restreindre les gammes de produits. En l’occurrence, la mise en œuvre ne peut être qu’améliorée. C’est la raison pour laquelle l’usam se concentre sur les corrections dont doit encore faire l’objet l’ordonnance et sur le soutien qu’elle apporte à ses organisations membres pour les aider à surmonter la crise.usam

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