Quoique favorable à la création d’un fonds routier, l’Union suisse des arts et métiers usam s’oppose à une hausse de la surtaxe sur les huiles minérales. L’association faîtière des PME soutient l’idée du Conseil fédéral qui consiste à créer un fonds routier au niveau constitutionnel. Les besoins sont énormes en ce qui concerne l’entretien et le développement de l’infrastructure des routes nationales, notamment pour supprimer les goulets d’étranglement qui causent des embouteillages. Comme le trafic est en perpétuelle augmentation, le réseau des routes nationales se heurte de plus en plus à ses limites de performance.

Les automobilistes refuseront de se faire tondre

Les heures perdues dans les embouteillages de la circulation causent chaque année des coûts qui se chiffrent par millions, et cette tendance va croissant. Il est nécessaire d’établir un programme global de développement du réseau routier national ayant force obligatoire et d’instituer un fonds destiné à en pérenniser le financement. Ce fonds doit en outre constituer un premier pas dans le sens d’un désenchevêtrement et d’une meilleure transparence des flux financiers entre le rail et la route. En tant que plus grande organisation faîtière de l’économie suisse, l’usam s’oppose à la hausse de 15 centimes du prix de l’essence liée au projet mis en consultation. Comme ils l’ont fait comprendre sans équivoque l’année passée en refusant sèchement le renchérissement de la vignette autoroutière, les automobilistes ne sont plus disposés à se laisser tondre. Dans les agglomérations, des besoins restent à combler en ce qui concerne la réalisation d’infrastructures pour le trafic individuel motorisé. Il y a lieu de se féliciter de ce que le Conseil fédéral, en vue de constituer et d’alimenter le fonds d’infrastructure routière, propose d’utiliser dorénavant à cet effet le produit de l’impôt sur les véhicules automobiles en plus des recettes affectées provenant des redevances routières qui sont perçues actuellement (impôt sur les carburants, surtaxe sur les huiles minérales, vignette autoroutière).

Mettre un frein aux distractions de fonds

L’usam a déjà évoqué une telle exigence au cours des débats concernant l’arrêté sur le réseau et le renchérissement de la vignette autoroutière.Qu’il faille puiser dans le fonds pour financer d’autres projets d’agglomération des transports publics revient à détourner des moyens à d’autres fins. Une fois de plus, ce sont les automobilistes et les PME qui doivent casquer pour les transports publics, et cela n’est pas tolérable. Tant que le financement croisé du rail subsiste et que la caisse fédérale accapare une part substantielle des recettes provenant des redevances routières pour financer le budget général de l’Etat, l’usam ne voit aucune nécessité de hausser la surtaxe sur les huiles minérales. Elle exige au contraire que les ressources financières du fonds routier soient utilisées exclusivement pour la route, raison pour laquelle elle soutiendra sans hésitation l’initiative « vache à lait ».

Assurer le financement des routes

En acceptant le projet de FAIF, le peuple suisse a donné, début février, un signal clairement favorable au maintien et au développement de l’infrastructure de transport en Suisse. Maintenant qu’une solution a été trouvée pour le financement de l’infrastructure ferroviaire, il s’agit d’en trouver une également pour assurer le financement durable du réseau routier. L’Union suisse des arts et métiers usam fera connaître clairement sa position dans le cadre de la procédure de consultation en cours.

Dieter Kläy, responsable du dossier