Publié le: 1 octobre 2021

Plus d’étatisation? C’est niet!

MÉDIAS – Le projet contre lequel le rĂ©fĂ©rendum a Ă©tĂ© lancĂ© en septembre prĂ©voit de subventionner grassement les quatre grandes maisons d’édition qui se sont mĂȘme enrichies durant la pandĂ©mie. L‘idĂ©e serait, dans la foulĂ©e, de subventionner Ă©galement la presse online. VoilĂ  qui est inacceptable...

En plus de la SSR, déjà financée par le peuple, le Conseil fédéral et le Parlement veulent rendre les médias privés dépendants de la politique avec de nouvelles subventions.

La dĂ©pendance Ă  l’égard de l’État augmente

En sept ans, les mĂ©dias suisses seront subventionnĂ©s directement et indirectement Ă  hauteur de 120 millions de francs de plus qu’auparavant. Les mĂ©dias imprimĂ©s, la presse des membres et des fondations, les mĂ©dias en ligne, les agences de presse et la formation aux mĂ©dias bĂ©nĂ©ficieront tous de ces mesures de plusieurs millions. En septembre, le rĂ©fĂ©rendum contre le projet de loi adoptĂ© par le Conseil national et le Conseil des Etats lors de la session d’étĂ© 2021 a Ă©tĂ© lancĂ©.

Au bénéfice des grands éditeurs

Environ la moitiĂ© des 120 millions supplĂ©mentaires ira aux quatre grandes maisons d’édition TX Group, CH Media, Ringier et NZZ. MĂȘme pendant la pĂ©riode difficile de la pandĂ©mie, ces maisons d’édition ont rĂ©alisĂ© des millions de bĂ©nĂ©fices d’exploitation. NĂ©anmoins, ils veulent de l’argent de l’Etat. Ils appuient leur argumentaire sur la dĂ©mocratie et les citoyens bien informĂ©s. Affirment qu’en cas de vote nĂ©gatif, la situation des mĂ©dias indĂ©pendants s’aggraverait. Que de plus en plus de journaux disparaĂźtraient, la diversitĂ© d’opinion s’en trouverait d’autant diminuĂ©e.

Aujourd’hui, les subventions indirectes pour les Ă©ditions imprimĂ©es des journaux quotidiens et hebdomadaires s’élĂšvent Ă  30 millions de francs par an. Il n’y a rien de mal Ă  subventionner indirectement les mĂ©dias par le biais de tarifs postaux rĂ©duits, comme c’est le cas aujourd’hui. La Schweizerische Gewerbezeitung et le Journal des arts et mĂ©tiers, comme de nombreux autres titres de la presse ­associative et rĂ©gionale en bĂ©nĂ©ficient aussi.

Mais il est hypocrite d’utiliser maintenant l’argument de la dĂ©mocratie et de la diversitĂ© des mĂ©dias pour offrir des millions de contributions aux grandes maisons d’édition. Le contenu des mĂ©dias du TX Group est dĂ©jĂ  largement standardisĂ©. Les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es en bourse et les riches maisons d’édition n’ont pas besoin de l’argent des contribuables.

Rallonge pour les médias online

A l’avenir, les mĂ©dias en ligne devraient Ă©galement bĂ©nĂ©ficier de fonds publics distribuĂ©s directement. Un montant maximal de 30 millions de francs est prĂ©vu. Il faut rejeter une nouvelle subvention pour les mĂ©dias Ă©lectroniques et donc de nouvelles subventions directes. Lorsque l’Etat verse des prestations directes, la pression pour le contrĂŽle de l’Etat augmente Ă  mesure que la dĂ©pendance s’accroĂźt.

Avec la crĂ©ation de la nouvelle loi visant Ă  promouvoir les mĂ©dias en ligne, ce n’est qu’une question de temps avant que la convoitise n’augmente. La dĂ©pendance Ă  l’égard de l’Etat augmente, ce qui est en contradiction avec le principe de la politique de concurrence.

Les autoritĂ©s ne doivent pas exercer de contrĂŽle sur les mĂ©dias. L’idĂ©e d’une manne Ă  hauteur de millions supplĂ©mentaires doit ĂȘtre promptement rejetĂ©e...

Dieter KlÀy, usam

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