Publié le: 5 février 2021

Pour s’orienter dans l’écosystème

jura – Un webinaire sur les partenariats technologiques est agendé à la CCIJ.L’occasion pour les acteurs de cette région, PME et instituts de recherche, de nouer des liens. Interview de Pierre-Alain Berret, directeur de cette association.

JAM: Vous organisez un webinaire sur les partenariats technologiques pour les PME (lire ci-contre). Quel a été le déclencheur sur ce thème?

Pierre-Alain Berret: Nous aimons traiter les thématiques sous différents angles pour l’enrichir par des regards croisés. En l’occurrence, la publication d’un article sur le nouveau programme d’Innosuisse pour les PME a attiré notre attention. Et il y a une année, le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) s’est installé à Delémont sur le Parc suisse de l’innovation en cherchant à nouer des contacts avec les entreprises locales. Par ailleurs, en réfléchissant avec Innosuisse, nous avons appris l’existence de leur partenariat avec la PME jurassienne Fagus Suisse, active dans la transformation du bois pour la construction, notamment du hêtre local. Cet exemple concret nous a intéressés.

Un bon partenariat technologique? «le dénominateur commun, c’est la rencontre de besoins réciproques!»

Quels autres thèmes avez-vous déjà abordés ou seront abordés lors de ces webinaires?

Avant la Covid-19, nous organisions ces événements en présentiel. L’année dernière, nous avons mis sur pied un webinaire au sujet de la transformation digitale et plus précisément des effets de la crise sur la digitalisation des entreprises. Les experts invités ont présenté plusieurs exemples concrets: de petits commerces qui ont réorganisé leurs ventes en ligne, d’autres entreprises qui ont modifié leurs processus de fabrication.

En décembre dernier, notre webinaire traitait des mesures cantonales de soutien aux PME. Donc le plus souvent, ce sont des faits d’actualités qui nous conduisent à traiter tel ou tel thème. C’est à mon avis également le rôle de notre association que d’apporter de l’information pure à nos 500 entreprises-membres, qui représentent 14 000 emplois, 50% de PME industrielles et l’autre moitié dans les services.

Quels sont les besoins des PME de l’Arc jurassien actuellement? Comment vivent-elles cette période difficile?

Dans la situation de pandémie actuelle, nos PME ont d’autant plus besoin d’innover, afin de trouver de nouveaux relais de croissance, de réfléchir à leur positionnement digital, ou parfois de repenser leurs processus. Or il existe de nombreux partenaires potentiels dans notre région, comme la Haute école ARC, le Parc suisse de l’innovation … Tout le monde ne fait pas la même chose et les entreprises ne savent pas toujours à qui s’adresser.

Qu’il s’agisse de diminuer leurs coûts, de continuer à se développer, de trouver des niches pour se diversifier, elles ont besoin de dénicher des compétences très spécifiques. Comme Chambre du commerce, notre rôle est de les aider à s’orienter dans cet éco­système et de les mettre en contact avec le bon interlocuteur.

De manière plus générale, nous nous efforçons d’assurer une bonne collaboration avec les autorités, en particulier dans le contexte actuel, d’être une force de proposition et de nous montrer constructifs – tout en gardant notre esprit critique. Et nous apportons un soutien ponctuel à nos membres dans des domaines précis. A titre d’exemple, on peut citer le télétravail, un phénomène récent qui requiert d’être bien encadré. Or plutôt que chaque entreprise lance un groupe de travail et réfléchisse dans son coin, nous pouvons en tant qu’association proposer des modèles de directives et de conventions. C’est ce que nous avons fait au niveau romand pour soutenir nos entreprises.

Quelles sont les attentes des PME et des institutions de recherche par rapport Ă  ces partenariats technologiques?

Les institutions de recherche cherchent le contact avec les entreprises pour développer des projets industriels. La recherche fondamentale est essentielle mais n’a de vraie valeur ajoutée que si elle permet le développement de solutions applicables dans l’industrie. Et les entreprises attendent de leurs partenaires technologiques qu’ils soient pro­actifs, critiques et sachent donner de nouvelles impulsions à un projet, en proposant au besoin des orientations différentes, en repoussant s’il le faut les limites, en révélant parfois autre chose que ce à quoi l’on pouvait s’attendre. Un partenaire technologique doit donc aussi «challenger» l’entreprise.

Qu’est-ce qu’un bon partenariat technologique au fond?

Il peut revêtir tellement de formes différentes en fonction des besoins des PME. Ce peut être un projet ponctuel, lorsqu’il manque une ressource, ou une compétence: le partenariat permet de fournir à l’entreprise un appui spécifique. Mais plus largement, on peut nouer un partenariat pour développer un projet de A à Z. La géométrie est donc très variable. Mais le dénominateur commun, c’est la rencontre de besoins réciproques. Au plan d’une économie régionale, les partenariats apprennent aux acteurs à se connaître, à mieux se comprendre. Nos entreprises et les partenaires technologiques peuvent ainsi chacun mieux se positionner dans ce microcosme.

Interview:

François Othenin-Girard

coup de projecteur

Partenariats technologiques

Mardi 9 février à 17 h

• Accueil: M. Pierre-Alain Berret, directeur CCIJ

• Présentation du nouveau programme d’Innosuisse dédié à la recherche et au développement au sein des PME industrielles: M. Nicolas Martin, collaborateur scientifique chez Innosuisse

• Exemple d’expérience fructueuse entre une PME jurassienne et Innosuisse: M. Eric Müller, directeur de Fagus Suisse SA aux Breuleux, interviewé par Johanne Stettler, spécialiste en communication chez Innosuisse

• Le CSEM, un appui technologique de proximité pour les entreprises jurassiennes: M. Christoph Joder, senior business development manager au CSEM (Parc suisse de l’innovation, Delémont)

Informations: ccjura@ccij.ch

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