Publié le: 4 novembre 2016

Remèdes énergétiques et bon sens

STRYKER SPINE SÀRL – L’amélioration continue des performances énergétiques de cette usine chaux-de-fonnière montre bien que
les économies d’énergie n’induisent pas systématiquement des processus difficiles et des coûts en plus. Exemple cité par l’AEneC.

Dans la zone économique qui fait le trait d’union entre les villes neuchâteloises de La Chaux-de-Fonds et du Locle, le groupe mondial Stryker a implanté en 2005 une usine, participante AEnEC depuis 2010. 120 collaborateurs s’y activent à la production d’implants médicaux. L’amélioration continue des performances énergétiques de l’usine est un exemple édifiant de ce qu’économiser l’énergie ne signifie pas à tout coup processus difficile et coûteux.

Monstre d’efficacité

Avec sa maison-mère sise à Kalamazoo, dans le Michigan, USA, le groupe Stryker, né en 1946, s’est imposé depuis 70 ans comme un pionnier et un leader mondial dans le secteur des technologies médicales, pour figurer aujourd’hui dans le top 500 des entreprises américaines en termes de chiffre d’affaires. Considérations qui peuvent sembler lointaines lorsqu’on découvre le décor agréablement champêtre entre prairies et sapins dans lequel, au côté de quelques autres entreprises, l’usine Stryker Spine Sàrl a été implantée en banlieue de La Chaux-de-Fonds, dans le Jura neuchâtelois. Mais qu’on ne s’y trompe pas: cette usine est une redoutable machine de production, un monstre d’efficacité capable de satisfaire sa clientèle sur le tempo le plus élevé: commandé aujourd’hui, livré le lendemain! Sa production? Des implants médicaux, un éventail de vis métalliques à usage chirurgical de toutes tailles, des disques intervertébraux synthétiques …

Des améliorations énergétiques au programme de Stryker

C’est avec le même soin qu’un médecin peut consacrer au bon fonctionne­ment d’un organisme que Béatrice Dreistadt supervise les infrastructures du site chaux-de-fonnier du groupe Stryker. La responsable «Hygiène, sécurité et environnement» est entrée en fonction en 2009. Béatrice Dreistadt a pour tâche notamment de conformer l’usine, déployée sur 
8000 m2, aux exigences et objectifs de l’article neuchâtelois sur les grands consommateurs, en vigueur depuis 2006. «Rapidement achevée en 2005, vite équipée, l’usine a assuré ses premières livraisons en 2006, précise Béatrice Dreistadt. Mais rapidement aussi, elle a appelé diverses améliorations au niveau énergétique, qui ont emprunté autant au bon sens qu’aux évolutions techniques.»

Gros gains à petits coûts

De manière fort intéressante, les premiers pas vers davantage d’efficacité énergétique ont visé des mesures – de bon sens, précisément – qui ne nécessitaient que peu ou pas d’investissements.

«La gestion à distance, centralisée, du chauffage et de la climatisation, appliquée au plus strict, a permis d’agir avec un grand profit sur les manipulations individuelles, par le personnel, des dispositifs permettant le réglage localement, dans chaque pièce et espace, de la température, raconte Béatrice Dreistadt. Ces interventions individuelles étaient souvent lestées de grosses contradictions – ainsi, en été, des employés poussaient la climatisation tellement à l’extrême que le chauffage s’activait, ou à l’inverse en hiver, forçaient le chauffage au point que les climatiseurs se mettaient en route!»

Avec des vannes thermostatiques désormais bloquées dans une frange de réglage raisonnée et raisonnable, les effets sur la consommation de gaz et d’électricité ont été spectaculaires: la performance énergétique mensuelle moyenne a passé entre 2010 et 2016 de 240 à 75 kWh par degré-jour, ce qui représente une économie cumulée de plus de 80 000 francs sur les frais de gaz, et c’est un même montant qui est désormais économisé annuellement.

La modératrice AEnEC, Françoise Yalala-Morin, est admirative: «La baisse dans la consommation de gaz, déjà divisée par deux en 2015 (–53 %), a encore été massivement réduite en 2016 grâce à des mesures strictes et de nouveaux équipements, pour atteindre moins du tiers de la consommation de 2010.»

AEnEC

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