Publié le: 14 août 2015

Renforcer les polyglottes

CTA – La Conférence tripartite sur les agglomérations s’engage pour l’intégration. Il est essentiel de son point de vue de renforcer les compétences linguistiques des travailleurs étrangers.

Les temps sont révolus où les travailleurs étrangers provenaient essentiellement, comme il y a quelques décennies, d’Espagne, d’Italie et du Portugal et parvenaient à se comprendre relativement facilement entre eux. De nos jours, même dans les petites structures, on trouve des personnes d’origines très diverses. D’où cette très grande diversité linguistique que l’on observe dans les PME.

Ce mélange linguistique apporte une véritable valeur ajoutée aux contacts extérieurs, fournisseurs et clients. Et de nouveaux défis. Car la langue de l’entreprise (l’allemand en Suisse-alémanique, le français en Suisse romande) est souvent mal maîtrisée. Le collaborateur annonce: «Chef-machine-cassée.» Or, il faudrait être plus précis, le vocabulaire fait lacune, une tierce personne doit intervenir pour traduire. Cela provoque des tensions inutiles et du temps perdu. Et si, au lieu de cela, l’entreprise investissait dans l’amélioration des compétences linguistiques de ses collaborateurs?

Gestion par objectifs

Côté entreprises, la marge de manœuvre serait améliorée en fixant des objectifs et avec un cours en emploi séquencé, de manière à pouvoir suivre la formation sans entraver l’activité de la PME. Tout cela permet une mise en pratique d’une séance à l’autre. Des formations peuvent être organisées à l’interne. Une autre possibilité s’offre avec les formations recommandées par les ORP. Par exemple dans la construction, les nettoyages, l’hôtellerie et la restauration.

Un moyen de soutenir ses collaborateurs, pour les entreprises, consiste à approfondir et étendre les connaissances linguistiques dans le monde du travail. Cela ne coûte pas grand chose et ce n’est pas compliqué.

Exiger une langue de travail

Le plus simple pour commencer, c’est d’exiger le français (ou l’allemand) comme langue de travail. Un état d’esprit permet d’atteindre cet objectif: lorsque la personne allophone évite de s’exprimer avec des collègues en imitant les expressions utilisées par une personne étrangère à la langue. Du genre: «Vous-demain-six-heure-gare!» Car votre interlocuteur apprendra et mémorisera ce qu’il entend. Celui qui énonce ce type de phrases ne devrait pas s’étonner d’entendre ses collaborateurs lui annoncer, après quelques temps: «Chef-machine-cassée-encore!»

Lorsque les teams sont réduits, le management peut facilement poursuivre la discussion et s’assurer que la personne a bien compris ce dont il s’agissait. En revanche, dans les grandes équipes, le temps fait défaut. Une formation courte des cadres peut améliorer la communication avec les collaborateurs qui ne se sentent pas encore à l’aise en allemand (ou en français).

Créer de la motivation

Plusieurs raisons permettent de motiver les collaborateurs à suivre des cours de langue. Parce que les coûts sont pris en charge de manière paritaire par les ORP. Et que tout ou partie des cours se déroulent sur le lieu de travail. Autre aspect, la perspective d’améliorer la qualité de travail et la formation continue. Enfin, le fait de s’investir dans ce sens suscite les louanges de votre entoutage.

Michèle Laubscher,

Secrétariat d’Etat aux migration (SEM)

recettes pour les pme

Compétences des langues côté management

n Fixez le français ou l’allemand comme langue de travail.

n Impliquez les collaborateurs et le management dans la démarche.

n Créez des occasions d’apprendre: mettez au point des listes de concepts et de phrases utilisées à diverses occasions. Pensez à illustrer.

n Accompagnez vos paroles de mouvements de main pour améliorer la transmission du message: montrez de quoi vous parlez. N’utilisez, pour nommer des instruments, que du matériel, que du vocabulaire et des termes professionnels.

n Redemandez! Assurez-vous que votre interlocuteur a correctement compris ce dont vous parliez.

n Exprimez-vous dans une langue plus accessible et Ă©vitez les erreurs!

n Motivez à apprendre: reconnaissez la valeur et l’effort représenté par cet apprentissage, cela renforce la motivation. Un compliment de temps à autre dynamise la volonté d’apprendre!

n Donnez des cours de langue équivaut à un coup d’accélérateur: cela vaut la peine de leur en parler et de les motiver à entrer dans cette démarche.

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