Publié le: 3 juin 2022

Sainte-Vérène, si proche de nous

balade – Promenons-nous dans toute la Suisse, à commencer par Soleure. Les gorges de Verena offrent un havre de paix au promeneur qui peut en toute quiétude se ressourcer dans un lieu mystique et prendre son pique-nique au bord d’un joli ruisseau.

C’est une petite promenade sympathique aux environs de Soleure, une ville qui n’est finalement pas si éloignée. Depuis le centre-ville, on compte à pied trente minutes jusqu’à l’entrée des gorges.

«Un chemin bien aménagé et facilement praticable traverse ensuite le cadre sauvage et romantique des gorges, en suivant constamment le ruisseau et son doux murmure jusqu’à l’ermitage», vante le descriptif de Suisse Tourisme.

Sur place, en effet, le sentier est charmant, le ruisseau murmure l’histoire des ces lieux mystiques. Il faut savoir l’écouter, observer les bâtiments, lire quelques panneaux, s’imprégner de cette atmosphère paticulière. La chapelle située à côté de la maison de l’ermite (que l’on peut rencontrer selon des horaires affichés sur place et auquel l’on prête des pouvoirs spéciaux, comme le fait de favoriser les naissances).

Une sœur ermite

À propos de l’ermite: selon une habitude séculaire, la subsistance de l’ermite est financée par la bourgeoisie de Soleure. En 2014, cette contribution s’élevait à 2000 francs par mois. Avec Sœur Verena Dubacher, une femme ermite a vécu pour la première fois dans l’ermitage dès 2009. Son prédécesseur était le frère Johannes Leutenegger. Son successeur fut Sr Benedikta Sigel, de mi-2014 à début 2016. Le 26 septembre 2016, Michael Daum a été élu au grade de nouvel ermite.

«Deux chapelles et une cabane d’ermite font partie de l’ermitage qui est consacré à Sainte-Vérène et dont l’histoire remonte jusqu’au XVe siècle, reprend le guide. L’une des deux chapelles fait partie des bâtiments les plus anciens de Soleure. Selon une coutume remontant à une centaine d’années, le lieu abrite encore un ermite, lequel continue d’y travailler. Les gorges de Sainte-Vérène sont particulièrement belles durant la période de Noël.»

Un peu d’histoire

Et voici quelques informations compilées à propos de cette sainte locale. «L’une des deux chapelles date en partie du XIIe siècle, ce qui en fait le deuxième plus ancien édifice de Soleure. En 1442, la résidence d’un ermite est attestée pour la première fois sous la mention Ze Sant Frenen. À la fin du XVIIIe siècle, les gorges ont été aménagées en jardin paysager de style romantique, à l’instar de l’ermitage d’Arlesheim près de Bâle et du Felsengarten Sanspareil en Haute-Franconie (Allemagne), et sont devenues un lieu de détente très apprécié. C’est surtout le diplomate français Louis Auguste Le Tonnelier de Breteuil qui en fut responsable. Au XIXe siècle, on y plaça de nombreuses plaques et pierres commémoratives en souvenir de personnalités soleuroises célèbres, dont le géologue Amanz Gressly.

De la Haute-Égypte à Soleure

Mais rien ne saurait nous faire oublier de vous parler de Sainte-Vérène. «Selon la tradition, Sainte-Vérène est originaire de la Thébaïde, en Haute-Égypte. Issue d’une famille aristocratique, elle est baptisée par Saint-Chérémon, précise la chronique qui lui est consacrée sur Wiki. Elle accompagne ensuite la Légion thébaine menée par Saint-Maurice et où figure son cousin, Saint-Victor. Quand celui-ci et ses compagnons sont martyrisés à Agaune (aujourd’hui Saint-Maurice en Valais), elle se retire à Soleure où elle mène une vie de recluse. La renommée de sa foi et ses miracles lui attirent le courroux du gouverneur local, qui la fait jeter en prison. Là, Saint-Maurice lui apparaît et l’encourage à poursuivre sur sa voie. Libérée, elle s’installe à Zurzach, dans l’actuel canton d’Argovie, où elle meurt.»

Son culte se répand rapidement: sur sa tombe est édifiée une chapelle, puis un monastère. De nos jours, son culte est répandu en Suisse ainsi qu’en Allemagne du Sud et en Autriche – la cathédrale Saint-Étienne de Vienne abrite ainsi l’une de ses reliques. «Une chapelle lui est aussi consacrée à Enchenberg, en Lorraine», indique l’encyclopédie en ligne. Sainte Vérène est la copatronne du diocèse de Bâle. Liturgiquement, sa fête est célébrée le 1er septembre. Représentée avec une cruche et un peigne, symbole de ses activités charitables auprès des pauvres et des malades, elle porte la tenue des servantes, avec souvent une ceinture bleue, symbole de la virginité consacrée.

En guise d’épilogue, en 1986 une partie des reliques de Sainte-Vérène a été offerte par l’évêque du canton de Zurich à une délégation copte pour y être transférée en Égypte. «En 1989, une association nommée la Famille de Sainte-Vérène, qui dépend du patriarcat copte orthodoxe, a été fondée, pour venir en aide aux personnes les plus défavorisées des quartiers populaires des grandes villes d’Égypte.» JAM

Deux chapelles, une cabane d’ermite, un joli ruisseau, des grottes mystérieuses. Les gorges de Sainte-Vérène vous parleront.Photos: Ogi

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