Publié le: 5 novembre 2021

Stockage: la preuve par les faits

commerce de céréales et de matières fourragères – Le secteur opère dans un environnement difficile avec des réglementations strictes. La VSGF préconise la standardisation des tarifs douaniers et l’harmonisation des pratiques de dédouanement avec l’UE. En outre, une meilleure flexibilité est requise à tout niveaux.

«L’année en cours entraîne évidemment des rendements très faibles dans la production agricole.» C’est le journal des agriculteurs suisse qui le dit. «Toutes les cultures ont été touchées par les gelées tardives, les fortes pluies, les inondations, l’engorgement, le manque d’ensoleillement, la grêle ou les coups de vent.» Les derniers chiffres d’Agristat le mettent en évidence: «On estime actuellement que les récoltes des cultures les plus importantes sont inférieures de 7 % à celles de l’année dernière dans le cas des céréales destinées à l’alimentation animale.»

«celui qui NE LIVRE PAS des MARCHANDISES D’UNE QUALITÉ IRRÉPROCHABLE N’A AUCUNE CHANCE.»

Et cette publication de relever que l’environnement est encore devenu plus difficile. «De nombreux petits négociants se concentrent dans leurs niches et réduisent leur offre, commente Stefan Emmenegger, directeur général de l’Association suisse du commerce des céréales et aliments pour animaux (VSGF). De plus, une consolidation du marché est perceptible depuis quelques années. Des fusions ou des rachats ont eu lieu. Ces dernières années, Fenaco a continué à développer sa position.

Tout le monde en parle

La dimension durable est une question incontournable. L’association est impliquée dans le conseil d’administration du Réseau Soja Suisse et dans d’autres groupes de travail pour une alimentation animale produite de manière responsable.

«Cependant, la durabilité n’est pas un terme clairement défini, mais nécessite l’évaluation de différents critères, relève Stefan Emmenegger. Il ne faut pas seulement se fier aux labels existants, il est important de différencier les offres: les petits producteurs de céréales ou d’aliments pour animaux n’ont pas toujours la possibilité d’être certifiés, même s’ils produisent des matières premières d’excellente qualité de manière durable.

La chaîne et son maillon

L’an dernier, les importations totales de céréales se sont élevées à environ 730 000 tonnes, dont 463 000 tonnes importées pour l’alimentation animale. En raison des quotas, le volume des importations de céréales panifiables dépend fortement de la qualité et de la quantité de la récolte nationale: 1,4 million de tonnes d’aliments pour animaux sont importées chaque année. Les matières premières de haute qualité jouent ici un rôle central – les entreprises membres de la VSGF apportent une contribution importante à la sécurité d’approvisionnement de la Suisse grâce à la conservation obligatoire.

«Nos membres entretiennent des relations de longue date avec leurs fournisseurs et connaissent le contexte local», explique le directeur. De plus, les systèmes de gestion de la qualité matures sont constamment améliorés. «Bien des choses sont régulées par le marché. Si vous ne livrez pas des marchandises d’une qualité irréprochable, vous n’avez aucune chance dans ce secteur.»

L’urgence et ses exigences

La pandémie a confirmé que le stockage obligatoire se justifie dans les situations d’urgence. «La situation actuelle montre l’importance d’un approvisionnement en matières premières à grande échelle, confirme Stefan Emmenegger. Pendant la crise, l’approvisionnement en céréales et en aliments pour animaux a parfaitement fonctionné. Il aura fallu une grande flexibilité de toutes les parties intéressées. «Les plus grandes difficultés étaient et sont toujours les incertitudes et la difficulté de la planification, les problèmes de logistique, analyse notre interlocuteur. En matière de logistique, la situation reste difficile dans toutes les régions – la fragilité des chaînes de transport dans tous les domaines est démontrée.»

Des barrières et des vœux

Le secteur est très réglementé: pour les céréales fourragères, les droits de douane sont utilisés pour écrémer la différence de prix entre le prix du marché mondial et le prix intérieur. Les tarifs sont revus mensuellement, principalement sur la base des rapports de prix, et ajustés selon une certaine fourchette.

Du point de vue de l’association et de ses membres, la douane est souvent en retard sur le marché. «Nous aimerions voir plus de dynamisme. Dans le cas des céréales panifiables, la protection des frontières est assurée par un contingent tarifaire, détaille le directeur. En règle générale, cependant, une grande partie de la demande peut être couverte par la production nationale. Souvent, même le blé panifiable est déclassé et vendu dans le secteur de l’alimentation animale pour éviter les baisses de prix. En période de mauvaises récoltes nationales, cependant, des ajustements précoces du quota sont nécessaires pour garantir l’approvisionnement.»

Douanes et incertitude

Au niveau politique, la VSGF relève que l’augmentation de la charge réglementaire et administrative touche particulièrement ses PME. Il est important pour le bon fonctionnement du marché et la sécurité de l’approvisionnement que l’achat de céréales et d’aliments pour animaux soit largement soutenu. L’incertitude sur le dédouanement et le risque de changements de pratiques ont également augmenté: «Nous souhaitons une standardisation des numéros de tarif douanier et une comparaison des pratiques de dédouanement avec l’UE. Diverses possibilités d’optimisation sont envisageables.»

Autre point névralgique: «Dans le domaine des stocks obligatoires, il est crucial de fixer des compensations de stockage en fonction du marché et en temps utile.»

Pour notre invité, l’environnement du marché restera difficile. Plus de pression, plus de flexibilité au programme. Démarche durable, problèmes liés à la transmission des entreprises aux générations suivantes, les défis sont nombreux.

«Le commerce des céréales et des aliments pour animaux est une activité passionnante et variée, mais aussi très exigeante, quasi trépidante. Il est souvent difficile de trouver du personnel ou de trouver un repreneur», confie notre interlocuteur, convaincu que le commerce privé des céréales et des aliments pour animaux, aux côtés des coopératives agricoles, continuera de jouer un rôle important dans l’approvisionnement en denrées alimentaires et en aliments pour animaux.

Corinne Remund

coup de projecteur

L’Association du commerce de céréales et matières fourragères (VSGF) représente les intérêts du commerce privé des céréales et des aliments pour animaux. La VSGF est née en 2004 de la fusion de l’Association des importateurs suisses de céréales (VSG) et de l’Association du commerce suisse des céréales et des aliments pour animaux. Cela a permis de réunir petits et grands importateurs. La VSGF a été fondée en 1922 et l’Association des petits importateurs en 1935. L’association représente les intérêts communs vis-à-vis des autorités, des organisations professionnelles et du public. Information aux membres et échange de vues sont au programme. La VSGF lutte contre les distorsions à la concurrence et pour la suppression des obstacles techniques et économiques au commerce. Active sur le plan politique, elle compte dans ses rangs quatorze sociétés par actions actives. CR

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