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Subtiles atteintes à la liberté
«NUDGING» ÉTATIQUE – Les petits coups de pouce de l’Etat dans «la bonne direction» ont l’air bien inoffensifs. Le conseiller national argovien Thomas Burgherr estime que la manipulation psychologique des campagnes de sensibilisation est un fait avéré.
En 2017, l’économiste américain Richard Thaler a reçu le prix Nobel. Il a élaboré une théorie selon laquelle les gens sont influencés par des coups de coude ciblés (appelés «nudges» ou «nudging»). Ils sont censés adopter un mode de vie plus sain ou plus respectueux de l’environnement. Il affirme qu’aucune contrainte n’est exercée. Au lieu de cela, les consommateurs et les citoyens sont simplement poussés. Le concept est inoffensif et même parfois décrit de manière trompeuse comme étant libéral. Mais ce n’est pas du tout le cas!
«MANIPULATRICE, SOURNOISEET DIFFICILE À COMBATTRE.»
Pourquoi? Parce que l’Etat recourt de plus en plus à la tactique de la pression pour obtenir les changements de comportement souhaités de la population. Les gens doivent recevoir une impulsion dans la direction souhaitée politiquement par le biais d’astuces ou de pressions psychologiques. La pression pour se conformer est souvent créée ou subtilement jouée avec une conscience coupable. Le but est d’influencer les gens à faire ce qui est «juste» selon l’idéologie actuelle en leur apportant «peu d’aide».
Le concept est controversé dans la communauté scientifique. Cette théorie a fait l’objet de nombreuses critiques, notamment en ce qui concerne sa mise en œuvre concrète. Par exemple, on critique le fait que ce contrôle comportemental modifie les préférences des citoyens et doit donc être considéré comme une rééducation. Il existe déjà de nombreux exemples actuels en Suisse: il s’agit principalement de campagnes gouvernementales de prévention, de sensibilisation, d’éducation et de relations publiques, mais aussi d’études et d’enquêtes commandées par le gouvernement.
Il s’agit d’avertissements, d’étiquettes, de guidage visuel et de modifications des structures dĂ©cisionnelles, de ce que l’on appelle les prĂ©rĂ©glages et bien plus encore. Les domaines des stimulants, de la santĂ©, de l’énergie et de l’environneÂment, mais aussi, par exemple, de la nutrition et de la sĂ©curitĂ© au travail, sont particulièrement touchĂ©s.
Le «nudging politique» n’interdit ni ne commande, mais tend plutĂ´t Ă influencer nos Ă©motions et nos couches irrationnelles. Sa nature est donc manipulatrice, sournoise et difficile Ă combattre. Ainsi, contraireÂment aux interdictions, lois et règlements clairs, il n’est guère possible de prendre des mesures lĂ©gales ou dĂ©mocratiques contre de telles poussĂ©es. Il est donc important de rendre ce contrĂ´le des comportements visible et attaquable, afin que des discussions publiques puissent avoir lieu.
Problème de confiance
Dans la politique suisse, cependant, ce «pushing» de l’Etat n’a jamais été discuté. Bien qu’il soit déjà présent dans de nombreux domaines politiques, il n’y a jamais eu de débat sérieux sur les conséquences pour l’Etat et la politique démocratique lorsque l’Etat pousse de plus en plus au lieu de l’interdire clairement.
«ce ‹pushing› de l’État n’a jamais été discuté.»
En tant qu’entrepreneur et commerçant, je constate que la liberté d’entreprendre, la liberté de choix de l’individu et la confiance entre le client et le fournisseur sont particulièrement affectées par une telle politique. C’est pourquoi il est impératif pour moi que nous commencions à rendre transparent cet Etat qui pousse et que nous l’examinions aussi de manière critique. Dans le cadre d’une initiative, j’ai demandé au Conseil fédéral de présenter un rapport expliquant où et sous quelle forme la Confédération recourt à la tactique du «push», quelles sont les bases légales respectives et quelles ressources (financières et humaines) sont utilisées à cette fin.
«les stimulants, la santé, la nutrition, l’énergie et l’environnement, la sécurité au travail sont quelques-uns des domaines visés.»
Peut-être devrions-nous aussi renverser la situation et amener l’Etat à lancer des avertissements du type: «Attention, l’Etat peut vous influencer.»
Thomas Burgherr, conseiller national (UDC/AG)
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