Publié le: 7 novembre 2014

Transmettre l’esprit logistique

centre de formation – Entretien avec Jean-Bernard Collaud, directeur du centre de formation aux métiers de la logistique SVBL∕ ASFL Romandie à Marly qui existe depuis quinze ans et qu’il a contribué à mettre sur pied. Un satellite a été ouvert à Chavornay.

L’association suisse pour la formation professionnelle en logistique (ASFL) a fêté son quart de siècle en 2013. Une organisation sans buts lucratifs, active dans toute la Suisse et dotée de trois antennes linguistiques. En Suisse alémanique, le centre de formation principal est basé à Rupperswil, avec plusieurs centres satellites. Pour la Suisse romande, le centre de Marly, antenne francophone, œuvre de concert avec son nouveau satellite à Chavornay. Le Tessin héberge pour sa part un centre à Giubiasco dans la région de Bellinzone.

Option de décentralisation

Au total à mi-septembre 2014, l’association disposait de huit centres de formation, dont un nouveau qui vient d’ouvrir (le 20 septembre) au bord du lac de Constance. L’avant dernier a été ouvert à Chavornay en février avec une inauguration le 14 juin 2014. «Pour nous, c’est un honneur et un privilège de lancer un nouveau centre pour la Suisse romande. Nous n’avons en effet pas pu agrandir à Marly et après réflexion, nous avons décidé de décentraliser. Selon les résultats d’une étude de marché, nous avons choisi une région plus proche de l’arc lémanique, explique Jean-Bernard Collaud, directeur romand de formation. Toutefois, cette décision a également été prise en tenant compte du budget de notre association et, en particulier, des prix de l’immobilier et de location très élevés dans la région de Lausanne.» Chavornay se trouve à mi-distance entre Yverdon et Lausanne, comporte une sortie d’autoroute, une connexion avec les transports publics: «Nous ne sommes pas pris dans les bouchons de Lausanne ni dans ceux qui, depuis Chavornay, paralysent le trafic en direction de Lausanne. Quant aux participants qui proviennent de Neuchâtel ou d’Yverdon, ils arrivent sans encombre au centre. Et pour ceux qui viennent de Lausanne, ils ne rencontrent en général pas de ralentissements.»

Formations sur mesures adaptées

aux besoins des PME

Pour la Suisse romande, nous avons des cours qui peuvent durer d’une demi-journée à une année, formations initiales, continues, supérieures. A Chavornay, nous sommes en train d’organiser les formations supérieures et en attendant, les cours sont compris entre un et quatre jours. La capacité est de vingt personnes par cours et il est possible de réaliser deux formations différentes en parallèle à Chavornay et quatre cours différents en parallèle pour Marly, où les cours sont dispensés en français et en allemand – «une particularité très intéressante et surtout une richesse», souligne Jean-Bernard Collaud.

Le centre de Marly existe depuis 15 ans. Le développement de la logistique et du métier a été extraordinaire. Il y a actuellement 2300 apprentis logisticiens sur le territoire suisse par année d’apprentissage, donc approximativement 350 à 400 élèves romands. Et Marly s’occupe en plus de 150 à 200 apprentis alémaniques. Parmi ceux-ci, les Fribourgeois alémaniques, ceux du Haut-Valais, de la région du Jura bernois, jusqu’à Thoune et Lyss. De Bienne proviennent les francophones uniquement. C’est dire si les capacités de Marly, largement atteintes, expliquent l’ouverture du satellite de Chavornay. Le centre forme les apprentis dans le cadre des cours inter-entreprises, les formations pour les adultes, caristes et autres.

Formation en management

de la logistique

Et autres? Une brochure sur le site (www.asfl.ch) détaille une quarantaine de formations différentes allant du chariot élévateur à timon au pont-roulant, en passant par la plateforme élévatrice, le chargement et l’arrimage, la répartition, le conditionnement, l’emballage, tout ce qui a un rapport avec la logistique. «Nous pouvons également créer une formation selon les besoins du client, détaille Jean-Bernard Collaud. Par exemple, Nespresso a un déchargement de camion spécifique avec des ponts-roulants spéciaux.» Par ailleurs, le centre organise également des formations en management des transports, management de matériel et d’entreprises, tout ce qui concerne la gestion des produits. Et la gestion du personnel, avec un cours de formation pour chef d’équipes en deux modules (3 + 2 jours). Plus des formations sur les techniques de présentation, pour les formateurs en entreprises (l’enseignement aux formateurs en entreprises).

Un plus pour les formateurs

d’apprentis en entreprises

Une nouveauté dans le paysage: «Nous avons mis sur pied un complément pour les formateurs en entreprises, d’une journée, avec un cours spécifiquement sur la logistique. On y parle de logistique pure, mais aussi d’accompagnement de l’apprenti dans ce domaine, avec tout ce qui touche à cela, preuves de compétences, examens (procédures de qualification ou PQ). Cette formation s’adresse à la fois à quelqu’un qui travaille avec des apprentis sur la place de travail et pour ceux qui ont la responsabilité de gérer plusieurs apprentis.

A ces formations de base s’ajoutent les formations supérieures, comme le brevet fédéral de logisticienne et de logisticien dans le domaine du stockage et de la distribution et depuis peu le diplôme fédéral qui a été modifié et placé sous la dénomination de logisticien.

François Othenin-Girard

une heure avec

Jean-Bernard Collaud

Né le 16.09.1955 — Apprentissage dans la mécanique. Gestion d’une équipe de travail au sein de la mécanique agricole. Puis, par hasard, la possibilité de collaborer à la mise sur pied d’une nouvelle entreprise dans le domaine de la logistique. «En 1984, j’ai effectué mes premiers balbutiements comme pionnier dans la logistique, se souvient Jean-Bernard Collaud. Nous gérions un stock pour des articles dans le domaine de la papeterie et en assurions l’expédition. Le stock comprenait une centaine de milliers d’articles différents. Après 16 ou 17 ans, je suis impliqué dans le cadre de cette association.» Le centre de Marly n’existait pas. Il a fallu le construire, puis développer tous les cours, qu’il faut remettre à jour de manière régulière. «J’ai donc également suivi des formations supérieures pédagogiques», explique le Fribourgeois.

L’enjeu? «Il faut vraiment tout le temps remettre les cours à jour. Notre ligne directrice est en trois langues. Donc les enjeux de traduction sont importants. Il faut franciser et adapter chaque texte parce que les mots n’existent pas et les traductions littérales sont mauvaises ou incompréhensibles. A cela s’ajoutent les différences d’un canton à l’autre. Il faut trouver un mixe qui soit compréhensible de tous les Romands parce que les mots varient souvent dans la pratique des métiers.»

Articles approfondis

Articles approfondis

Articles approfondis

Articles approfondis

Articles approfondis

Les plus consultés