Publié le: 5 octobre 2018

Une attaque frontale envers notre jeunesse

Oui, nous avons besoin d’une réforme fiscale des entreprises. Ceci est primordial pour notre économie, mais quel prix sommes-nous prêt à payer pour cette réforme? Ce qui nous est proposé n’est pas équilibré. Ce projet péjore 
durablement le pouvoir d’achat des jeunes sans résoudre un seul problème de fonds de l’AVS. D’ici 2030, il y aura un déficit structurel de 5 milliards par an!

Ce mariage de la carpe et du lapin prévoit de ponctionner 1,2 milliard sous formes de cotisations salariales employeurs-employés, ce qui représente une baisse du pouvoir d’achat et une augmentation du coût du travail. Et il faudra encore prendre de l’argent dans la caisse fédérale pour compléter les 2 milliards promis à l’AVS. Où allons-nous prendre ces moyens? Nous avons de plus en plus de dépenses liées, les coupes se limitent donc à quelques 
domaines que sont la formation, l’agriculture, l’armée, l’aide au développement et l’administration fédérale. Trouver 800 millions par an ce n’est pas rien. Il serait honnête aujourd’hui de dire où se feront ces coupes budgétaires. Il ne faut pas se tromper d’adversaire, ceux qui nous ont mis dans cette situation c’est bien la gauche. Ils ont attaqué la RIE III qui était une bonne solution fédéraliste en faisant peur au peuple avec des arguments farfelus, et maintenant, nous nous retrouvons avec un pistolet sur la tempe pour adopter une réforme fiscale des entreprises dans l’urgence. Ce n’est pas ainsi que l’on fait du bon 
travail. Il est pour le moins amusant d’observer qu’une des principales critiques de la RIE III était les NID et qu’au final c’est le parti socialiste zurichois qui l’a demandé pour PF 17. Voilà pourquoi les NID ont été réintroduit,
mais … que pour Zurich.

Lorsqu’un collègue parlementaire a demandé à la tribune à un représentant du Parti socialiste s’ils étaient prêts à faire des réformes structurelles de l’AVS à l’avenir, ce 
dernier n’a, bien sûr, pas répondu. Si vous croyez que la gauche va accepter les réformes nécessaires, celles qui font mal et que le politique se devra d’aller expliquer à la population, c’est faire preuve d’une grande naïveté. Avec ce marchandage et non ce compromis, nous avons repoussé le problème de l’AVS de cinq ans sans rien résoudre, par contre nous avons augmenté durablement le coût du travail en Suisse. Voilà une belle victoire pour la gauche avec le soutien du PDC et du PLR qui sont bien contents à n’avoir pas à débattre des sujets qui fâchent à une 
année des élections fédérales. Plusieurs partis de jeunes, dont les Jeunes vert’libéraux, ont décidé de lancer un 
référendum avec comme hashtag #génération. Je me 
réjouis de voir le petit gremium de vieux politiciens qui ont conçu ce deal aller expliquer aux jeunes qu’ils n’ont rien compris. Qui peut promettre à un jeune aujourd’hui qu’il touchera une rente AVS à l’âge de sa retraite? Nous devons entendre le message de notre jeunesse et entreprendre des réformes courageuses et nécessaires.

Isabelle Chevalley, conseillère nationale, 
Groupe vert’libéral (GL)

«Quel Prix sommes nous prêt 
à payer pour cette réforme?»
 Isabelle Chevalley

la position de l’usam

L’usam soutiendra un «oui» pragmatique

Pour l’Union suisse des arts et métiers usam qui représente les intérêts des PME, il n’aurait pas été possible de soutenir une réforme fiscale avec des contreparties comme l’augmentation de l’imposition partielle des dividendes et une augmentation des allocations familiales. Cela se fait au détriment des PME et des entreprises familiales. Bien que de telles mesures ne soient désormais plus à l’ordre du jour, elles seront toujours clairement combattues par l’usam. Tout le monde n’est pas satisfait aujourd’hui de cette combinaison de politique sociale et fiscale. Mais n’oublions pas que, même avec l’intention d’augmenter les allocations familiales, la proposition fiscale initiale du PF17 (RFFA) contenait un lien entre les éléments de la politique fiscale et de la politique sociale. Aujourd’hui, certains regrettent que la révision partielle de l’AVS n’ait pas été suffisamment ambitieuse, d’autres que l’allégement fiscal des entreprises ait joué un rôle trop important. L’usam avait préconisé que l’AVS soit financée par une augmentation modérée des taux de TVA. Cela n’a pas trouvé de majorité politique et est donc acceptable. Aujourd’hui, cependant, il existe un compromis ou un accord entre les représentants du peuple qui ont fait des concessions des deux côtés. D’ailleurs, ceux qui critiquent le fait que la politique n’est plus en mesure de faire des propositions majoritaires parlent aujourd’hui de «marchandage de chevaux». Mais, comme chacun le sait, la politique est l’art du possible. Une solution a maintenant été trouvée. Il s’agit maintenant de créer une sécurité juridique pour les entreprises et de renforcer et de sauvegarder ainsi la place économique suisse dans la concurrence internationale. Pour cette raison, l’usam soutiendra donc le RFFA.

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la position de l’usam

L’usam soutiendra un «oui» pragmatique

Pour l’usam qui représente les intérêts des PME, il n’aurait pas été envisageable de soutenir une réforme fiscale avec une augmentation de l’imposition partielle des dividendes et une augmentation des allocations familiales. Elles auraient impacté directement et négativement les PME et les entreprises familiales. Ce n’est plus à l’ordre du jour, mais de telles mesures seront toujours combattues. Le mélange de politique sociale et fiscale ne plaît pas à tous. Même avec l’intention d’augmenter les allocations familiales, la proposition fiscale initiale du PF 17 (RFFA) contenait un lien entre politique fiscale et politique sociale. Aujourd’hui, certains regrettent que la révision partielle de l’AVS n’ait pas été suffisamment ambitieuse, d’autres que l’allégement fiscal des entreprises ait eu trop de poids. L’usam avait préconisé que l’AVS soit 
financée par une augmentation modérée des taux de TVA. Cela n’a pas trouvé de majorité politique, il faut donc l’accepter ainsi. 
Aujourd’hui, cependant, il existe un compromis ou un accord entre les représentants du peuple qui ont fait des concessions des deux côtés. D’ailleurs, ceux qui critiquent le fait que la politique n’est plus en mesure de faire des propositions majoritaires parlent aujourd’hui de «marchandage de chevaux». Mais, comme chacun le sait, la politique est l’art du possible. Une solution a maintenant été trouvée. Il s’agit maintenant de créer une sécurité juridique pour les entreprises et de renforcer et de sauvegarder ainsi la place économique suisse dans la concurrence internationale. Pour cette raison, L’usam soutiendra donc le RFFA.

Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’usam

et conseiller national (PLR/ZH)

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