Publié le: 6 mars 2020

Une initiative de licenciement!

NON À L’IDL – Selon le comité des PME, l’initiative de limitation (IDL) doit être rejetée. La prospérité de la Suisse est fondée sur l’ouverture économiquede la Suisse. Or ce texte conduirait à de nombreuses suppressions de postes.

L’initiative «Pour une immigration modérée» (initiative de limitation) sera votée le 17 mai 2020. Si elle est acceptée, le Conseil fédéral disposera d’un an pour suspendre la libre circulation des personnes par voie de négociation. Si cela n’aboutit pas, le Conseil fédéral devra résilier l’accord sur la libre circulation des personnes, qui est lié aux accords bilatéraux I par la clause guillotine. «Cette précipitation dans les négociations est une illusion», a déclaré aux médias Hans-Ulrich Bigler, au nom du Comité PME «NON à l’initiative de résiliation – NON à la destruction des emplois». Le directeur de l’usam a conclu: «L’initiative de limitation est en fait une initiative de licenciement.»

Un coup dur pour les PME

La prospérité de la Suisse est fondée sur l’ouverture économique. La libre circulation des personnes (LCP) est d’une importance capitale pour l’économie et la préservation des emplois. Une résiliation de l’accord aurait de profondes conséquences sur le marché du travail et serait «un coup dur pour les PME», déclare Hans-Ulrich Bigler.

Un tiers des PME réalisent plus de la moitié de leur chiffre d’affaires à l’étranger. L’interdépendance des PME avec les pays étrangers est extrêmement forte, tant au niveau des exportations que des importations. «C’est pourquoi l’accès au marché de l’UE est extrêmement important, en particulier pour les PME. Elles dépendent d’un accès aussi peu bureaucratique que possible et déjà bien institutionnalisé.» En ce qui concerne les raisons liées au marché du travail, le directeur de l’usam note que, dès cette année, en raison de la mise en œuvre de l’initiative «Contre l’immigration de masse», il y aura une pénurie croissante de travailleurs qualifiés.

A la croisée des chemins

Bien qu’un grand nombre de spécialistes soient formés en Suisse, cela n’est pas suffisant dans certains domaines. On le voit, par exemple, dans le secteur de la santé. «Dans le canton du Tessin, avec environ 67 000 frontaliers par jour, nous avons suffisamment de potentiel pour compenser notre pénurie nationale de travailleurs qualifiés», a déclaré Fabio Regazzi, conseiller national (PDC/TI). «Mais nous-mêmes nous ne pouvons pas survivre sans nos clients dans toute la Suisse.»

C’est le cas, par exemple, des clients des secteurs de la construction et de l’ingénierie, qui sont en effet confrontés à la pénurie de travailleurs qualifiés. Fabio Regazzi a souligné que ce vote plaçait le pays à un carrefour de la politique européenne. Mais «cette situation n’est pas limitée au Tessin, c’est le cas aussi à Bâle», a souligné la con­seillère nationale Daniela Schnee­-berger (PLR/BL), vice-présidente de l’usam. Dans les cantons germanophones de Suisse, les professions du secteur fiduciaire sont les plus touchées par les problèmes de recrutement. «En tant que fiduciaire, je suis personnellement concernée», a déclaré Daniela Schneeberger. Le secteur fiduciaire se classe troisième dans l’indice national de pénurie de travailleurs qualifiés. Dans les PME, la planification et le recrute­ment du personnel sont vitaux pour la survie. «Si un employé – dans mon cas précis, mes collègues – est dans l’incapacité de travailler, je dois refuser des missions.»

Les grandes entreprises seraient mieux à même de compenser l’absentéisme, car les heures supplémentaires peuvent être réparties sur plusieurs têtes. «En tant que PME, nous sommes donc doublement pénalisées par le manque de travailleurs qualifiés.»

Résiliation: les conséquences

La conseillère nationale Jacqueline de Quattro (PLR/VD) a également souligné que l’économie suisse gagne un franc sur deux à l’étranger. «Le commerce international crée de la croissance et assure ainsi des emplois en Suisse.» Environ 600 000 emplois ont été créés depuis 2010. «Cette croissance de l’emploi n’a entraîné aucune détérioration des conditions de travail ni aucune discrimination à l’égard des travailleurs locaux», a souligné Jacqueline de Quattro. Le taux d’emploi des travailleurs nationaux et étrangers a augmenté depuis lors. La résiliation des accords bilatéraux aurait des conséquences de grande portée. Les universités seraient exclues des projets de recherche européens, les secteurs liés à la recherche – qui jouent un rôle très important en Suisse romande – seraient confrontés à de nouveaux tests d’admission. Jacqueline de Quattro pense aux 1400 PME actives dans le domaine de la technologie médicale. «EasyJet resterait-il à Genève?», a demandé la conseillère nationale. (uhl)

www.limitation-non.ch

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