En 2011, 219 millions d’heures supplémentaires ont été réalisées par la population active en Suisse. Soit une augmentation de 15% par rapport à l’année 2002. En cause : les nouvelles technologies changent le monde du travail en continu. Les flux d’informations et la pression face aux objectifs. Les débordements de la vie professionnelle sur la vie privée. Le tout dans un contexte de globalisation qui ne tolère aucune exception. De sorte que la durée de la vie professionnelle tend à s’accroître dans un contexte où, par ailleurs, la pression démographique est bien rééelle. Au total, toutes les raisons réunies pour les maladies dues au burn-out.

Pour celui qui en souffre, comme pour ses proches, le burn-out d’un collaborateur représente un gros poids, qui engendre du travail supplémentaire tant pour les collègues que pour l’employeur. La Suva se base sur le scénario suivant : d’ici à 2030, les maladies psychiques et neurologiques auront augmenté de 50%.

Sérénité professionnelle

et climat de travail agréable

Du point de vue de sa définition, le stress provient autant de la pression du temps que d’instructions imprécises, de discrimination sociale, d’une surcharge de travail inadéquate

et de situations hautement émotionnelles. La sérénité professionnelle, en revanche, se nourrit de situations dans lesquelles les défis sont maîtrisé et surmontés avec succès, dans un climat de travail agréable avec des missions qui fassent sens. Et un contexte dans lequel la vie professionnelle soit pleinement compatible avec d’autres domaines de la vie – et il ne s’agit ici pas seulement de la vie professionnelle et de la famille, mais que l’individu puisse envisager lui-même son développement personnel, plus largement.

La gestion du stress

et la co-entreprise

La culpabilisation de l’intéressé serait déplacée. Un employeur responsable se doit d’offrir une prophylaxie contre le burn-out et de prendre ses responsabilités dans le développement d’une telle situation. C’est ensemble que l’on doit apprendre à gérer une pression insupportable, de sorte que l’on se donne, toujours ensemble, les moyens de rester, soi-même et l’entreprise, en bonne santé. « Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les opinions qu’ils en ont », a dit le philosophe de l’école stoïcienne Epictète. « Devant toute imagination pénible, sois prêt à dire : Tu n’es qu’une imagination et nullement ce que tu parais. » Une attitude positive − ce n’est pas le problème en tant que tel qui importe, mais la perception qu’on en a − est une condition de base pour la sérénité au travail. Le travail est-il à mes yeux un mal nécessaire ? Ou bien est-ce que je travaille par une sorte d’appel intérieur (vocation) parce que l’activité qui en découle, ou le salaire que j’en tire, me procure un apaisement et donne un sens à ma vie ? Trop souvent, les notions de travail et de salaire sont connotées négativement. Trop souvent, on passe à côté du concept « Work-Life-Balance », ou équilibre entre travail et vie : comme si le travail ne faisait pas vraiment partie de la vie, quand on entend des gens dire : « Il y a une vie en dehors du travail. » Aux employeurs de prendre le temps de faire une pause dans leur vie de petite fourmi. De reprendre le Manuel d’Epictète, de lâcher prise, pour se fixer consciemment de vrais buts, réalisables et qui démontrent une auto-responsabilisation. Après tout, la résistance et la compétence face au stress s’apprennent. Les chefs d’entreprise disposent des moyens d’identifier assez tôt et de prendre au sérieux les menaces de burn-out.Le monde du travail appartient à ceux qui se lèvent ensemble pour le recréer. En tirant tous à la même corde.

Regula Zellweger

Communication et projets

Service de conseil à la formation et à l’emploi, canton d’Argovie

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