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Être libéral, mais pas naïf-libéral!
L’invité du mois
La Chine, guide suprĂŞme mondial? Jusqu’à prĂ©sent, les dirigeants chinois 
camouflaient autant que possible leur ambition de parvenir au leadership mondial derrière de simples prĂ©occupations de dĂ©veloppeÂment Ă©conomique. La couverture de façade demeure. Tout au long de l’annĂ©e 2017, le prĂ©sident chinois et secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du parti communiste, Xi Jinping, s’est fait le chantre du libre-Ă©change dont son pays sait si bien moduler les règles en fonction de ses intĂ©rĂŞts. Mais derrière les sourires – qui peuvent aussi se changer en colères, Berne en sait quelque chose – l’ambition politique a, en fait, de plus en plus de peine Ă se faire discrète. Après les investissements stratĂ©giques massifs Ă l’étranger (matières premières, infrastructures, technologies) et la croissance exceptionnelle 
de son budget militaire (pour quel libre-
échange?), la Chine se dĂ©clare aujourd’hui prĂŞte à «guider» l’ordre mondial. Paroles de 
Xi Jinping Ă PĂ©kin, devant la Commission 
nationale pour la sĂ©curitĂ© en fĂ©vrier 2017.
Le libĂ©ralisme Ă la mode chinoise combine en effet un discours de façade avec un marchĂ© chinois très verrouillĂ©, comme le dĂ©nonce de plus en plus ouvertement l’Union europĂ©enne. Sans parler d’une sociĂ©tĂ© civile placĂ©e sous le contrĂ´le renforcĂ© d’un parti communiste qui s’oppose aussi bien aux ONG Ă©trangères qu’aux libertĂ©s du Net. L’Europe serait-elle enfin en train de se rĂ©veiller? Il y a quelques semaines, le prĂ©sident de la Commission europĂ©enne, Jean-Claude Juncker, a annoncĂ© qu’il entendait modifier le droit europĂ©en de manière Ă ce que les États membres disposent des instruments juridiques pour empĂŞcher l’acquisiÂtion d’entreprises d’importance stratĂ©gique par des sociĂ©tĂ©s Ă©trangères. En Ă©tĂ© 2017, le gouvernement allemand a adoptĂ© un dĂ©cret lui permettant de bloquer l’acquisition d’une entreÂprise stratĂ©gique par un groupe n’appartenant pas Ă l’Union europĂ©enne. Cette dĂ©cision est une consĂ©quence directe de la prise de contrĂ´le par le chinois Midea du fabricant de robots industriels Kuka, Ă la pointe des recherches dans ce domaine. DĂ©pourvu de moyen lĂ©gal d’intervention, Berlin n’avait pas pu s’y opposer. Quant Ă la France d’Emmanuel Macron, elle n’a pas hĂ©sitĂ© Ă nationaliser provisoirement les chantiers navals de St-NaÂzaire, qui jouent un rĂ´le majeur pour sa marine nuclĂ©aire, afin d’empĂŞcher le groupe italien Fincantieri d’en prendre le contrĂ´le majoriÂtaire. Comme si l’Italie n’était pas un pays ami et, qui 
plus est, membre fondateur de l’Union europĂ©enne si chère au cĹ“ur du nouveau prĂ©sident français.
Les États-Unis eux-mĂŞmes n’ont pas attendu Donald Trump pour se donner les moyens de bloquer toute acquisition d’une entreprise par un acteur Ă©tranger au nom des intĂ©rĂŞts nationaux. La loi permet aux autoritĂ©s amĂ©ricaines d’ouvrir une enquĂŞte sur toute fusion-acquisition ou OPA qui pourrait impliquer un contrĂ´le Ă©tranger d’enÂtreprises engagĂ©es dans le commerce international. L’enquĂŞte est alors menĂ©e par le SecrĂ©tariat au TrĂ©sor qui a toute latitude pour interprĂ©ter la notion d’intĂ©rĂŞts stratĂ©giques.
En Suisse, en revanche, on en reste à une vision assez angélique des investissements chinois. Sur le plan des principes, on estime que ce n’est pas à l’État fédéral d’intervenir. Du coup, et ce n’est pas le moindre paradoxe, c’est un état étranger qui intervient à sa place, par le biais d’entreprises étatiques (dépendantes du régime) qui peuvent tranquillement faire leur marché sur notre territoire. À l’image du conglomérat chinois HNA qui vient quand même d’être sanctionné – fort modestement – pour des irrégularités commises lors du rachat de Gategroup, spécialiste zurichois des plateaux-repas. Fait 
significatif, il a fallu qu’un média étranger, en l’occurrence le Financial Time, parle de cette affaire en novembre dernier pour qu’on l’évoque en Suisse même. Sur le plan pratique, la Berne fédérale estime qu’il n’y a pas péril en la demeure aussi longtemps que les achats chinois maintiennent les emplois dans notre pays. Cela suffirait à éviter le transfert de savoir-faire. Comme ce n’est pas ce que pensent d’autres pays bien plus puissants que la petite Suisse, c’est sans doute que nous sommes plus intelligents ou plus… crédules.
Me serais-je converti au protectionnisme? Pas du tout. Je suis bien libĂ©ral en matière de droits de la personne, d’esprit d’entreprise, de commerce et d’échanges. Mais ĂŞtre libĂ©ral, ce n’est pas nĂ©cessairement ĂŞtre ultra-libĂ©ral, encore moins naĂŻf-ÂlibĂ©ral. La preuve que notre posture actuelle ne rĂ©siste guère Ă l’analyse tient presque dans un fait divers. En 1976, le bâtiment de l’hĂ´tel Bellevue Palace, cet Ă©tablissement de luxe situĂ© Ă un jet de pierre du Palais fĂ©dĂ©ral, a Ă©tĂ© acquis par la Banque nationale suisse, qui l’a ensuite offert Ă la ConfĂ©dĂ©ration en 1994. Une dizaine d’annĂ©es plus tard, la ConfĂ©dĂ©raÂtion a Ă©galement rachetĂ© une parcelle dont l’hĂ´tel Bellevue Palace Ă©tait propriĂ©taire. CoĂ»t de l’opĂ©ration: 22,7 millions de francs. Pas tout Ă fait rien.
Mais le plus intéressant réside dans le motif de ce rachat. Dans le communiqué officiel publié le 23 décembre 2005, on peut en effet lire que «cette transaction permet à la Confédération de conserver la maîtrise de cet emplacement d’importance stratégique». Importance stratégique? À notre connaissance, il n’y avait pourtant aucun risque de voir ce terrain s’envoler vers l’étranger, ni de voir disparaître des emplois ou un quelconque savoir-faire.
Cet achat veut simplement dire que l’État peut – et doit – intervenir pour rester maître d’enjeux stratégiques. Et qu’il y a sans doute des objets tout aussi stratégiques, sinon plus, que des hôtels et des terrains, même situés sous les fenêtres de la 
salle de séance du Conseil fédéral.
Les opinions exprimĂ©es dans cette rubrique Ân’engagent que l’auteur.
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