Fauzieh Yaghoubi, réfugiée afghane de 36 ans arrivée en Suisse en 2018, souhaitait trouver enfin du travail. L’année passée, Margrit Verdugo, conseillère en intégration à l’office régional de placement (ORP) de Wohlen, lui a apporté le soutien et l’accompagnement nécessaires dans sa recherche d’emploi. Les maigres connaissances d’allemand de la réfugiée constituaient le plus gros obstacle à son insertion professionnelle. L’automne dernier, Margrit Verdugo est néanmoins parvenue à lui trouver un stage d’un mois dans l’économie domestique chez «Murimoos werken und wohnen». «J’aimais beaucoup ce travail et j’aurais voulu rester, mais il n’y avait pas de poste disponible», explique Fauzieh Yaghoubi.

La communication, un casse-tête

Six mois plus tard, la mère de trois enfants a reçu un appel de la cheffe du personnel de «Murimoos»: «Nous avons un poste pour vous, à 80 %.» Fauzieh Yaghoubi était ravie. Cécile Burkart, sa cheffe, raconte: «Au début, j’avais quelques réticences, car durant le stage, la communication avait été un vrai casse-tête.» Fauzieh Yaghoubi a toujours fait du très bon travail, mais au début, sa cheffe et elle devaient en partie faire des gestes pour se comprendre, et il y a eu quelques malentendus. Comme les charges liées à l’initiation au travail de la réfugiée ont été plus importantes que d’ordinaire, «Murimoos», l’employeur, a reçu des aides financières. «Cela me paraît juste d’être indemnisé pour les charges supplémentaires occasionnées et de bénéficier de l’accompagnement nécessaire», ajoute Cécile Burkart.

Apprentissage linguistique ciblé

Fauzieh Yaghoubi suit par ailleurs des cours d’allemand individuels adaptés à ses besoins professionnels, qui sont financés par l’Office de la migration et de l’intégration. «Fauzieh apprend des mots importants pour notre travail quotidien comme ‹serpillière›, ‹produit de nettoyage› ou ‹nettoyage de la chambre›. Cécile Burkart précise que sa collaboratrice a déjà beaucoup progressé en allemand et qu’elle a même refusé de prendre des vacances de peur d’oublier les connaissances linguistiques acquises. «Il était important que toute l’équipe s’implique et que nous puissions parfois rire et passer de bons moments ensemble. Ces éléments sont la clé d’une intégration réussie», estime Cécile Burkart.

Une chance pour tous

Fauzieh Yaghoubi apprécie son travail au «Murimoos», sa cheffe et ses collègues. En Afghanistan, elle était couturière et confectionnait des vêtements. Elle s’occupe du nettoyage des chambres, des ateliers et du restaurant du «Murimoos» ainsi que de la lessive des résidents. Cécile Burkart est également satisfaite: «Fauzieh est une très bonne collaboratrice. Nous avons trouvé la perle rare.» Elle conseille aux entreprises de franchir le pas et de donner elles aussi une chance à un réfugié. Pour savoir si une telle collaboration peut fonctionner, un stage ou un essai sont tout indiqués.

Maria-Monika Ender,

Office de l’économie et du travail du canton d’Argovie