Publié le: 11 août 2023

«proparis prévoit une hausse des bénéfices»

PROPARIS – Malgré une année 2022 difficile pour les placements, le directeur général de proparis Michael Krähenbühl est optimiste pour l’avenir. La fondation collective leader pour les arts et métiers profite de sa taille et peaufine des solutions innovantes.

Journal des arts et métiers: L’année en cours est déjà bien avancée. Comment se porte proparis en été 2023?

Michael Krähenbühl: Mieux, mais toujours avec une légère gueule de bois! La mauvaise année de placement qui vient de s’écouler résonne encore, puisqu’en milieu d’année, un modeste gain de 3,7 % sur les placements s’oppose à une perte de –7,9 %. Nous ne nous plaignons pas, car nous sommes des investisseurs de long terme et aucune de nos caisses de prévoyance n’était en situation de sous-couverture. À mi-parcours, nous comptons encore sur une légère augmentation des bénéfices jusqu’à la fin de l’année.

Au printemps, le rachat fondation de Credit Suisse par UBS a fortement secoué la prévoyance. Les assurés chez proparis doivent-ils s’inquiéter pour leurs fonds de pension?

Pourquoi? En tant que caisse de pension, nous n’avons pas le droit de tout mettre dans un seul panier de placement en raison des exigences réglementaires. Depuis toujours, nous tenons à diversifier nos investissements autant que possible. Nous ne détenons pas non plus de titres individuels en actions, mais nous investissons dans le marché suisse des actions par le biais de placements collectifs passifs en répliquant le SMI comme indice de référence. Ainsi, à la mi-mars 2023, le fonds comptait environ 18,3 % d’actifs financiers dans son portefeuille, dont environ 0,21 % pour CS et 3,9 % pour UBS. La perte pour nous comme investisseur était donc négligeable. Actuellement, nous continuons à recevoir des prestations de la part du CS et sommes très satisfaits des services.

L’année 2022 a été difficile. En tant que directeur général de proparis, quel a été le plus grand défi?

Le plus grand défi, et pas seulement depuis 2022, sera et restera la partie placements ou les marchés des placements. Vu notre organisation décentralisée, nous sommes largement positionnés comme fondation collective. Nos clients se sont aussi montrés très résilients l’an dernier. Je me réjouis d’avoir enregistré en 2022 une nouvelle augmentation du nombre d’assurés actifs, même supérieure à l’augmentation du nombre de bénéficiaires de rentes.

Quels thèmes occuperont proparis dans un avenir proche?

Il y a ici deux niveaux de réflexion. L’un est le développement des plus de 50 associations sectorielles qui sont responsables d’une image professionnelle attrayante et intéressante. Car sans relève, il ne peut pas non plus y avoir de nouveaux assurés. L’autre évolution est la désolidarisation dans certaines branches – la fierté professionnelle seule ne suffit plus pour rester loyal à sa caisse de pension de branche. Les lois de l’économie s’appliquent, bien que la situation soit devenue plus difficile, notamment pour les petites entreprises. Pourquoi devrais-je, en tant que jeune entreprise sans cas de prestations, supporter des coûts plus élevés qu’une entreprise vieillissante qui a généré de nombreux cas de prestations? Et au plan stratégique, les solutions d’assurance actuelles sont examinées de manière critique pour la nouvelle génération de contrats 2026+. Nous en sommes encore au processus d’interprétation. Mi-2024, nous devrions savoir clairement où nous allons.

Les assurés veulent de la sécurité. Qu’est-ce qui change pour eux?

Comme je l’ai dit, nous nous trouvons dans un processus de recherche en deux étapes qui durera jusqu’à la mi-2024. Je peux déjà révéler une chose aujourd’hui. Les caisses de prévoyance affiliées pourront choisir parmi une gamme élargie de solutions d’assurance individuelles chez proparis. Mais à l’avenir aussi, la sécurité des fonds de prévoyance restera notre priorité absolue.

Faut-il s’attendre à de nouveaux produits?

Pas de nouveaux produits en soi, mais certainement des solutions éprouvées qui conviennent à notre organisation décentralisée. Nous ne changerons rien au pooling de placement qui a fait ses preuves, voire nous le développerons. Des changements peuvent intervenir du côté des risques – mais comme mentionné, la décision est encore en cours.

D’autres fondations investissent dans des solutions attrayantes pour leurs clients. Ce que vous faites de mieux?

Pas nous (rires)! Sur le marché des placements, tout le monde fait bouillir de l’eau. Concrètement, en tant que fondation, je ne peux qu’ajuster le risque du marché et espérer que les décisions de placement ont été prises au bon moment ou que les catégories de placement sont sous-pondérées ou surpondérées. À la fin de l’année, il faut faire le point. Ce qui est considéré comme une offre intéressante dépend aussi de l’œil de l’observateur. Pour l’un, un taux d’intérêt élevé est important, pour l’autre, c’est une faible prime de risque. Nos caisses de prévoyance contrôlent régulièrement les cotisations de risque, les frais administratifs et la rémunération. Nous voulons nous assurer que tous nos clients bénéficient d’une solution d’assurance équilibrée et ce, sur le long terme.

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