Publié le: 6 octobre 2023

l’édito

Blessure létale due à de l’interventionnite

Le protectionnisme et la politique industrielle sont des jumeaux siamois célébrant leur renaissance à l’échelle globale et entraînant une perte de prospérité et de bien-être. En Suisse aussi et c’est bien dommage. Alors qu’il prétend «protéger» les entreprises nationales de la concurrence étrangère, le protectionnisme flirte avec les restrictions commerciales, droits de douane, quotas et subventions. L’UE introduit une compensation frontalière insensée des émissions de gaz à effet de serre. La Suisse pratique le «Swiss Finish» à toutes les sauces.

Nuisible, voilà sa couleur. Dans sa forme la plus dure, cette fermeture renforce les droits de douane, nous impose des hausses de prix. Le pouvoir d’achat des consommateurs se réduit, tout comme la valeur ajoutée des producteurs. Sous ses autres formes, la réglementation et les restrictions quantitatives entraîne les mêmes effets néfastes par le biais d’effets indirects sur les prix.

De telles barrières faussent aussi la concurrence, car les entreprises nationales sont moins incitées à produire efficacement et à développer des solutions innovantes. Il en résulte une baisse de la qualité des produits et de la productivité. Les restrictions commerciales bloquent le libre échange d’idées et de technologies, ce qui entrave l’innovation et le progrès.

La politique industrielle couvre l’intervention ciblée de la politique pour favoriser certains secteurs. Cela peut se faire par le biais de subventions, de commandes publiques ou en créant un monopole. Le «Green Deal» européen en implique une – tout comme la réduction des tarifs de l’électricité en Suisse pour les entreprises de transformation des métaux.

La politique industrielle est tout aussi nuisible que l’isolement ou le protectionnisme. Une chose est sûre: l’État n’a pas vocation à jouer à l’entrepreneur. Il ne peut pas juger de ce qui est rentable ou non. Lorsqu’il intervient, les mécanismes du marché sont tout perturbés et les distorsions flagrantes. La suite: la qualité des produits baisse et leur prix augmente.

Les entreprises qui dépendent de la politique industrielle ne développent souvent pas de capacité de résistance et d’innovation de long terme: elles misent sur le soutien de l’État. Elles périssent parce qu’elles sont financées par le contribuable. On entend trop souvent dire que le protectionnisme et la politique industrielle sont nécessaires pour contrer d’autres interventions étatiques. C’est absurde! C’est justement lorsque les interventions réglementaires réduisent la prospérité et le bien-être qu’il faudrait les réduire et non en créer de nouvelles.

Si la bureaucratie complique l’exportation, il faut réduire ses effets nuisibles et non déverser des tas de subventions sur des entreprises bloquées à l’exportation. Si la politique environnementale rend la production de biens tellement plus chère que les importations sont plus avantageuses, alors il faut revoir la politique environnementale. L’isolationnisme ne peut pas constituer une réponse crédible.

La Suisse s’est enrichie grâce à son ouverture. Le monde est devenu plus pacifique, plus prospère et moins affamé en ouvrant ses frontières. Celui qui veut poursuivre sur la voie du succès ne peut que miser sur le libre-échange.

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