Publié le: 8 novembre 2024

L’édito

Bouchons et prix des denrées alimentaires

Sans routes, pas de marchandises: les chiffres le montrent, deux tiers des marchandises environ sont transportées par la route, dont trois quarts sur des autoroutes. Sans routes, pas de denrées alimentaires. Sur l’ensemble des transports, les denrées alimentaires représentent plus de 20% et les produits agricoles 10%. Ces derniers servent aussi à la production de denrées alimentaires. Dans le transport routier de marchandises, près d’un kilomètre sur trois est parcouru pour l’approvisionnement en denrées alimentaires.

Les PME actives dans les denrées alimentaires sont réparties dans toute la Suisse. Nombre d’entre elles ont été créées à l’époque de l’industrialisation dans des régions reculées et proches des matières premières agricoles. Aujourd’hui, ces PME offrent des débouchés importants à l’agriculture, constituent un facteur de décentralisation dans les régions isolées où elles créent des emplois et contribuent à limiter la pendularité et la pression résidentielle dans les zones urbaines.

La chaîne de transport des denrées alimentaires s’étend de l’agriculteur au lieu de vente et au restaurant. Pour les produits laitiers, un premier déplacement conduit les aliments pour animaux à l’exploitation agricole. Le lait est ensuite conduit à la laiterie pour une première transformation (le beurre) puis expédié pour une deuxième transformation (une boulangerie). Et on reprend la route avec la distribution aux consommateurs via le commerce de détail et la restauration.

La plupart des denrées alimentaires ne peuvent être transportées que par la route. Elles représentent la plus grande part du transport de marchandises par camion. Toute perturbation se répercute directement sur tout l’approvisionnement. L’augmentation des embouteillages sur les routes suisses a un coût: les transports prennent plus de temps et la fiabilité des temps de transport et des chaînes de livraison diminue.

Pour le même volume de commandes, il faut utiliser plus de véhicules et plus de personnel. Ne serait-ce que du fait qu’après 4,5 heures de conduite, un chauffeur se voit imposer une pause de 45 minutes. Peu importe s’il a passé ce temps dans les embouteillages. Cela complique la planification et entraîne des coûts supplémentaires. Une partie de ces coûts supplémentaires reste à la charge des transporteurs, une autre partie est facturée aux clients professionnels avec dessuppléments pour embouteillages.

Un document commun publié par l’Union suisse des arts et métiers, economiesuisse et l’Astag montre que ces dernières années, les prix du transport de marchandises par la route ont augmenté plus rapidement que l’indice global des prix à la production. Une partie des coûts est encore assumée par les entreprises. Mais tôt ou tard, la répercussion sur les consommateurs sera inévitable pour toutes les entreprises concernées. Compte tenu de la part élevée des denrées alimentaires dans les coûts de transport, la conclusion de cette étude est la suivante: les embouteillages ne sont pas seulement énervants, ils renchérissent aussi le prix de nos denrées alimentaires.

Pour mettre un terme à cette évolution, il faudra voter OUI, le 24 novembre prochain, à l’élimination des goulets d’étranglement sur les routes nationales (Prodes des routes nationales). L’exemple du transport des denrées alimentaires le montre on ne peut plus clairement: l’enjeu financier est encore plus important qu’il n’y paraît au premier coup d’œil. C’est pourquoi il faut se rendre aux urnes ou envoyer son matériel de vote. Et voter OUI!

avancer-ensemble.ch

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