Publié le: 3 juin 2022

De vertes erreurs au programme

banque climatique – Via un méga-subventionnement de dix milliards de francs, certains parlementaires veulent créer une «Swiss Green Investment Bank». S’il y a bien une chose dont la Suisse n’a pas besoin, c’est d’un nouveau gouffre à subventions.

Le peuple a voté la loi sur le CO2. En plus de la fiscalisation complète de la politique climatique, elle prévoyait aussi son subventionnement intégral. Taxes plus élevées sur les combustibles et les carburants, enveloppe de deux milliards de francs pour les subventions: le souverain a donc clairement rejeté un tel cauchemar étatique.

Prompte résurrection

Aujourd’hui, ce fantôme est de retour parmi nous. Avec une subvention qui devrait même être multipliée par cinq. La Confédération devrait dépenser pas moins de dix (!) milliards de francs pour la création d’une «Green Investment Bank». L’idée est de financer des projets qui rendront la Suisse climatiquement neutre d’ici 2050. Rien ne pourrait être plus faux. Voici le classement des cinq erreurs les plus frappantes:

Erreur 1 La prétendue neutralité climatique de la Suisse ne repose sur aucune base légale ou constitutionnelle. Le peuple ne s’est jamais prononcé à ce sujet. Même l’accord de Paris ne peut pas servir cette cause. Le projet prévoit une neutralité climatique vaguement définie au XXe siècle. Pourquoi diable faudrait-il introduire tout un système de subventions si le pays ne dispose même pas d’une base légale à cet effet?

Erreur 2 Ce qu’est la neutralité climatique dans notre pays est loin d’être clair. Il existe de nombreuses manières de l’atteindre. L’une d’entre elles, c’est la plus sûre, consiste à réduire de 100 % des émissions de gaz à effet de serre. Une autre consiste à compenser les émissions, ces mesures de compensation pouvant être prises en Suisse ou à l’étranger. Une autre passe par le captage des émissions, c’est-à-dire l’extraction du CO2 de l’air et son stockage durable.

Pourquoi la Confédération devrait-elle s’embarasser à créer une banque pour le climat alors que sa mission de base n’est même pas clarifiée?

Erreur 3 On prétend que la Suisse manque d’argent pour les projets climatiques. Pourtant, l’Association suisse des banquiers prétend exactement le contraire. Selon une étude publiée récemment, les fonds seraient disponibles. Si l’on y ajoute les caisses de pension qui financent actuellement de telles infrastructures, on doit en conclure qu’il y a plutôt une pénurie de placements.

Pourquoi donc la Confédération devrait-elle subventionner des projets privés alors qu’il y a suffisamment de fonds sur le marché?

Erreur 4 La thèse selon laquelle on n’en fait pas assez en matière de protection du climat en Suisse est tout aussi absurde. Et fausse. Les programmes de l’Agence de l’énergie pour l’économie (AEnEC ont permis à la Suisse de remplir et de dépasser les objectifs climatiques. Les programmes de compensation de la Fondation Klik investissent plusieurs millions de francs dans des projets de compensation dans tout le pays, par exemple dans la mobilité et le bâtiment. Et la Fondation Centime Climatique investit dans le captage du CO2 en Suisse et dans des projets de compensation à l’étranger. À cela s’ajoutent des investissements considérables de tous les autres milieux, par exemple de l’aviation et d’entreprises privées.

S’il y a donc tant d’investissements, pourquoi faudrait-il ajouter artificiellement une institution subventionnée?

Erreur 5 Comme pour toute subvention, un petit nombre de particuliers reçoivent l’argent qui a été pris à la collectivité des contribuables.

Pourquoi tout le monde devrait-il payer pour l’amélioration de la situation de quelques-uns?

RĂ©inventer la roue (durable)

Conclusion: en Suisse, il y a suffisamment d’argent pour financer des projets climatiques. En Suisse, il y a de nombreux projets climatiques qui sont mis en œuvre. Il n’y a pas besoin d’un monstre pour engouffrer toutes ces subventions inutiles!

Henrique Schneider, usam

usam – sécurité de l’approvisionnement

Énergie: une série de mesures préconisées

Dans une prise de position récente sur le thème de la «sécurité d’approvisionnement en courant électrique», l’usam demande un développement rapide des capacités de production d’électricité. Afin d’inciter davantage à l’investissement, les conditions-cadres doivent être améliorées: exempter de l’obligation d’autorisation pour l’installation de producteurs de nouvelles énergies renouvelables dans les ménages privés; transformer le système de subventionnement existant en une prime de marché mobile; suspendre les procédures d’autorisation ordinaires (l’autorisation automatique sans possibilité de recours) pour les projets de grande hydraulique et d’énergie éolienne; prolonger la durée d’exploitation des centrales nucléaires existantes; lever l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires; et simplifier la pratique d’autorisation pour l’extension du réseau et sa tarification. Un joli programme! usam

www.sgv-usam.ch

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