Publié le: 3 juin 2022

Travaillons ensemble au plan local!

Initiative biodiversité – Il est clair que nos riches écosystèmes doivent être préservés. L’usam estime toutefois que la Confédération ne devrait pas recevoir les pleins pouvoirs sur ce thème.

L’initiative biodiversité veut résoudre le problème de la menace de disparition de nombreuses espèces en Suisse. Notons qu’en fait 39 espèces sont endémiques suisses, c’est-à-dire strictement limitées à la Suisse. C’est déjà beaucoup moins que ce qu’estiment les initiants. Leur disparition du territoire signifierait leur disparition à l’échelle mondiale. Il est clair que notre écosystème est d’une grande richesse et qu’il faille entreprendre quelque chose pour éviter des dégâts irrémédiables.

Le défi est de taille, comment faut-il faire cohabiter la nature et une société qui s’en coupe de plus en plus? Pour répondre à ce défi, les initiants demandent que la Confédération et les Cantons veillent à préserver les paysages, ménager la nature et surtout mettre à disposition les surfaces, les ressources et les instruments nécessaires à la sauvegarde et au renforcement de la biodiversité. Des objets seraient à désigner comme protégés et dès lors toute atteinte substantielle à ces objets devrait être justifiée par un intérêt cantonal ou national prépondérant selon que l’objet est protégé par un Canton ou pour la Confédération.

Préserver la nature c’est une chose, mettre en œuvre les mesures adéquates en est une autre. Ici la Confédération se sert de l’initiative biodiversité pour ramener à soi encore plus de tâches avec son contre-projet. En effet, les initiants souhaitent surtout réaliser une centralisation encore plus importante des tâches et édicter des mesures strictes qui donnent l’apparence qu’on pourra atteindre une meilleure préservation. Mais dans le fond, rien n’est dit sur la qualité de ces politiques de préservation.

Le discours est actuellement de bon ton de mettre en avant une administration puissante aux services de telles ou telles causes. La Confédération l’a bien compris, plus elle prend de causes à soi, plus elle peut développer ses administrations et dépenser des moyens financiers en conséquence. Il est par exemple question de préserver au moins 17 % du territoire, de consacrer 100 millions de francs en plus. L’inscription dans la loi de la mise en réseau des surfaces protégées est également étrangère au système et conduit à une restriction des souverainetés cantonales en matière de planification. Cette disposition met les cantons sous pression pour qu’ils établissent des inventaires, ce qui est à nouveau coûteux et compliqué.

L’usam est d’avis que la biodiversité est importante, mais que conférer de telles compétences à la Confé-dération n’est pas efficace. L’usam corrigerait l’article 18b alinéa 3 de la loi sur la protection de la nature et des paysages de la façon suivante: «Le Conseil fédéral, le canton, fixe, en coordination avec les communes et les branches concernées, l’étendue des biotopes d’importance régionale et locale et des corridors qui doivent être désignés pour la mise en réseau des biotopes d’importance nationale. Le Conseil fédéral peut fixer un délai pour la mise en œuvre cantonale et édicte d’autres dispositions relatives à la mise en œuvre. En outre, il est suggéré de constituer, pour l’exécution dans les régions à utilisations particulières, des groupes de travail spéciaux avec la participation des associations professionnelles et des organisations sectorielles concernées, qui examineront comment, au cas par cas, les biotopes d’importance régionale et cantonale ainsi que les corridors peuvent être créés lors de l’utilisation en question ou, par exemple dans le cas de l’extraction de matières premières minérales, déplacés ou supprimés temporairement pendant l’extraction des matières premières et rétablis après l’extraction des matières premières.»

Si toutes les parties de la société travaillent ensemble, notamment à l’échelon local, des mesures plus efficaces pour la préservation de la faune et de la flore pourront être prises. Il n’est pas nécessaire d’édicter des grands interdits qui ne disent encore rien de ce que l’on veut faire de concret pour préserver ces espèces en disparition.

Mikael Huber, usam

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