Publié le: 20 janvier 2023

Voitures électriques, où en est-on?

mobilité – Pour Michel Santi, la progression faramineuse des batteries induite par une demande

en augmentation représente l’un des défis industriels les plus importants de notre histoire industrielle.

C’est simple: les voitures électriques constituent désormais 13,2 % de l’ensemble des ventes mondiales, ayant ainsi triplé en deux ans depuis 2020. C’est l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et la Chine qui en sont les plus importants usagers.

Évidemment, ce phénomène aura des répercussions universelles et des effets cruciaux tant sur l’environnement bien sûr que sur les plans économique et géopolitique. Sur la seule année 2022, ces véhicules électriques et hybrides auront permis globalement de réduire la consommation pétrolière de l’ordre de 4 %.

Il faut reconnaître que la voiture électrique d’aujourd’hui devient nettement plus efficiente puisque son rayon d’action moyen est de 425 km, sachant que cette progression se poursuivra encore cette année qui leur promet une autonomie de 580 km. L’autre événement fondamental renforçant considérablement l’attractivité de la voiture électrique fut l’effondrement de plus de 85 % (depuis 2010) du coût de la batterie car celle-ci constitue quand même le tiers du prix global de ce type de véhicules. L’augmentation hyperbolique de la demande permit en toute logique d’augmenter en 2022 de 40 % la production de batteries qui devrait même être multipliée par cinq à l’horizon 2025. Ne vous y trompez pas car cette progression faramineuse des batteries, induite par une demande de voitures électriques en augmentation constante, représente un des défis industriels les plus notoires de notre histoire contemporaine.

Les chaînes d’approvisionnement, la concurrence internationale entre poids lourds industriels, l’équilibre des affaires, les relations politiques interétatiques. Bref un partage nouveau du pouvoir en découlera car – à l’heure actuelle – cinq batteries sur dix produites au niveau mondial sont «Made in China».

Grâce à des géants comme CATL et BYD et à un marché national où désormais un véhicule vendu sur quatre est électrique avec six millions de ventes en 2022 – soit le double de 2021 –, le marché chinois est deux fois plus important que l’Europe et cinq fois plus que les États-Unis.

Cette vigueur de son marché intérieur et son avance considérable en termes de fabrication de batteries a ainsi autorisé la Chine à exporter à l’étranger 165 % de véhicules en plus en novembre 2022 par rapport à novembre 2021. Les fabricants chinois sont donc des concurrents de taille au niveau global et une entreprise comme BYD génère une vraie révolution en se positionnant directement contre Tesla à qui elle donne du fil à retordre.

L’Europe elle-même, qui dispose de pionniers et de fleurons automobiles, achète actuellement environ 19 % de ses voitures électriques en provenance de Chine et ce n’est qu’un début, car les grands fabricants chinois misent sur une escalade prochaine de l’ordre de 50 % de leurs exportations. Par exemple, BYD a récemment annoncé le lancement de trois modèles à destination exclusive de l’Europe.

Cette révolution des voitures électriques annonce une redistribution des cartes, et très probablement de nouveaux conquérants.

Michel Santi, Gestion suisse

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