Chaque année, la commission tripartite chargée de l’observation du marché du travail (Ctrip) effectue une enquête des conditions salariales dans une branche économique du canton. En 2023, l’enquête a porté sur le domaine de la coiffure et des barbiers. Cette branche est soumise à une convention collective de travail (CCT) nationale étendue de force obligatoire. Les salaires contrôlés sont donc définis par la CCT, pour autant qu’ils soient supérieurs au salaire minimum cantonal (SMIN). On distingue les personnes «qualifiées», «semi-qualifiées» et «non-qualifiées», sur 43 heures de travail hebdomadaires.
Dans le canton de Neuchâtel, 365 établissements de coiffure ou barbiers étaient recensés en 2020. Les entreprises retenues dans le cadre de l’enquête sont celles d’une taille d’au moins deux employés. Les indépendants en sont exclus: 53 établissements ont été contrôlés (115 collaborateurs).
Dans l’ensemble, les conditions salariales sont respectées: sur 53 entreprises analysées, 48 sont conformes aux normes salariales conventionnelles et au salaire minimum cantonal (SMIN), tandis que cinq cas de sous-enchères salariales (dont deux au salaire minimum) ont été détectés. Il a été demandé aux employeuses et employeurs une mise en conformité. La CTrip relève qu’une majorité des employés de ce secteur travaille à temps partiel, qu’aucun employé ne reçoit de 13e salaire et que le salaire médian s’élève à 22,54 francs de l’heure. Sur 115 employés, 91 sont en dessous de 25 francs de l’heure. À noter que la CCT a été renégociée pour l’année 2024 et prévoit des augmentations de salaire.
«Ces résultats démontrent un réel sens des responsabilités d’employeurs des arts & métiers, dans un secteur soumis à très forte concurrence, réagit Charles Constantin, secrétaire patronal de l’UNAM. Les marges de manœuvre ne sont pas illimitées pour les salons de coiffure, soucieux de garder du personnel dont le savoir-faire et le savoir-être sont capitaux pour fidéliser une clientèle exigeante très sensible aux prix. Un signal très positif envoyé par la Ctrip à ceux qui ne prêtent pas toujours de bonnes intentions au patronat qui prend tous les jours des risques pour la survie des PME.» Com/réd