Publié le: 6 novembre 2015

Solidarités d’un axe alpin à l’autre

gothard – A Martigny, le Président estime que la construction du tunnel d’assainissement est une pure nécessité.

Dans le dossier du Gothard, comme au Simplon et au Grand Saint Bernard, la dimension géostratégique l’emporte. Les axes alpins se comptent sur les doigts d’une main et il n’est pas possible de boucler le Gothard durant les travaux d’assainissement sans devoir subir des perturbations routières, y compris en Valais. Par conséquent, la construction du tunnel routier d’assainissement du Gothard est une pure nécessité.

«Une logique de 
transit qui plonge ses racines dans un radicalisme ouvert sur l’autre...»

Pour Marc-Henri Favre, président de Martigny, l’axe du Gothard ne peut pas rester fermé durant des mois, voire des années. Les conséquences du report de trafic sur le trafic régional en Bas-Valais, via les axes du Simplon ou du Grand Saint Bernard, deviendraient vite insupportables.

«Il est important que toutes les voies restent ouvertes. Prenez l’axe du Grand Saint Bernard: Il suffit d’une fermeture de quelques jours, due par exemple aux conditions hivernales, à un accident grave, pour que tous les camions restent bloqués dans le Bas-Valais sur des parkings pendant quelques jours. Nous sommes à la recherche de solutions avec les autorités cantonales pour faire tout de même passer les camions équipés et habitués à ces conditions quand il y a de la neige.»

Le Gothard est perçu à Martigny comme un axe économique de premier plan et la construction de son tunnel d’assainissement revêt donc aussi une grande importance pour tout le Valais. Le président le souligne: «C’est avec plaisir que nous avons appris que le législatif cantonal uranais soutenait la construction du deuxième tube au Gothard.»

Pour le président de Martigny, ce soutien au Gothard est à replacer dans une logique de transit qui plonge ses racines dans un radicalisme ouvert sur l’autre, la France, l’Italie et le reste du pays. «Les idées libérales ont fait escale à Martigny. A priori, nous sommes aussi très favorables à une ouverture ferroviaire sur le Val d’Aoste. Cela fait des années que nous le disons.»

Marc-Henri Favre est aussi chef d’entreprise. Sa PME est active dans le domaine des transports et dispose d’une trentaine de véhicules. «Nous faisons tout, de la poste, des aliments pour les poulets, du vin en vrac, des déchets hospitaliers, de la voirie et de l’international. L’entreprise a été créée par mon arrière-grand-père, qui amenait les paquets de la gare en ville avec une charrette et un cheval. C’était le cargo domicile de l’époque! Puis, ce furent les années des barrages qui contribuèrent au développe­ment de la société. Quand mon père reprit l’entreprise dans les années 1980, il fit passer le parc de 15 à 
30 véhicules.» Ogi

histoire millénaire

Mobilité à Martigny

Cela fait en tout cas deux millénaires que l’on ­assiste au quotidien à la transhumance de l’homo mobilis dans la région de Martigny. Dans un sens ou dans l’autre, ce furent sans répit des colonnes de soldats, puis de véhicules romains qui tracèrent la voie sur des sentiers probablement déjà empruntés depuis des millénaires par des piétons. Après les cohortes de Jules César, de nombreux envahisseurs barbares éprouvèrent cette attirance vers l’espace transalpin, puis on vit passer des moines, des pèlerins, des ouvriers valdotains, des banquiers lombards, des industriels piémontais, des diligences pressées, des touristes anglais, des touristes allemands et italiens, et même Napoléon en 1800 en route pour Maringo! Et en tout temps, des charrettes remplies de marchandises les plus diverses. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce fut la montée en force des véhicules thermiques et du trafic routier moderne. La construction du tunnel dès 1958 se fit en six ans: ce fut le premier tunnel à assurer le trafic routier transalpin à l’année.

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